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  • Un service d'une rare violence

    Capture d’écran 2017-10-03 à 21.23.27.pngC'est un restaurant japonais comme il en existe des brochettes dans la rue Sainte-Anne, voisine. Nous sommes du côté de l'Opéra, à Paris, rue de Ventadour précisément. La table se nomme Sara, même s'il est écrit Soba à l'entrée. Et pour cause : On y entre pour  manger des soba, soit des nouilles à base de farine de sarrasin (faites sur place, paraît-il - au sous-sol, sans doute) et servies chaudes ou froides avec, au choix : tofu, poulet, boeuf... Ca ne casse pas non plus trois pattes à un canard laqué. Mais ce n'est pas ça, le problème. Le problème vient du patron et de sa haine affichée (il a très visiblement un réel souci, le gonze), qui officie en salle, et traite le client - non Japonais - comme un caporal chef ses trouffions dans Full Metal Jacket... Malaise, malaise! A moins d'être maso (le Parisien aime bien se faire maltraiter par la gouaille des vieux serveurs, dans les brasseries, mais là, il s'agit d'un autre niveau d'agressivité), ça ne le fait pas et ça ne le fera jamais : Le client est houspillé, engueulé lorsqu'il demande quelque chose, le boss a une obsession, qui est de retirer, de confisquer même tout objet à peine utilisé, carafe d'eau comprise, il aboie au lieu de répondre, affecte une morgue impatiente et méprisante à la prise de la commande qui frise l'inconvenance. Il ne dit ni bonjour ni au revoir, a des gestes brusques, des attitudes plus que déplaisantes, violentes, oui : je pèse le mot. Du jamais vu. Et lorsque des clients japonais entrent et s'assoient, ils ont aussitôt droit à la danse du ventre, aux rires, à l'allant incroyable du même patron. Dr Jekyll et Mr Hyde. On croit rêver devant tant d'aplomb, d'ostentation, d'agression caricaturale. Ce n'est de surcroît pas donné  (11€-22€ le soba). C'est la double peine, lorsqu'on vient de subir un tel traitement. Ciao, petit caporal!. L.M.

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    PS : Sara n'a rien à voir avec Yen, autre Japonais " à soba" créé par le même investisseur japonais (M. Kitada), sis rue St-Benoît dans le 6ème arr., mais autrement plus accueillant, raffiné, subtil, et carrément classe.

  • La Traversée

    Capture d’écran 2017-10-03 à 20.21.38.pngL’endroit est avenant, comme l’accueil et le service. Nous nous trouvons au début de la rue Ramey, dans le 18ème arrondissement de Paris, soit en haut, dans une zone moins vivante qu'en bas, passée la rue Custine. C'est le Village Ramey.

    L’espace de cette cave à manger est confortable avec ses salles, son bar, la mezzanine, la petite terrasse… La déco est vintage sympa, brune, roots et néanmoins claire. Joli carrelage d'époque, patine bienvenue sur le gros radiateur, bois, cuir : on se sent immédiatement bien.

    La cuisine s’essaie à des tendances lourdes ayant cours encore actuellement (on ne parle plus de mode évanescente) dans le paysage des fourneaux parisiens, tenus par de plus ou moins jeunes chefs avisés et inspirés par les vents d’extrême-orient notamment (Adeline Grattard/Yam’Tcha, Iñaki Aizpitarte/Chateaubriand, William Ledeuil/The Kitchen Galerie, et KGB, pour n’en citer que trois parmi trente).

    Mais l’imitation, à La Traversée, balbutie, elle est encore superficielle, les saveurs sontCapture d’écran 2017-10-03 à 20.21.02.png mal accordées, hésitantes, sans franchise ou bien trop concentrées, soit too much, et certains plats sont franchement huileux. L’harmonie n’est pas encore au rendez-vous - normal, ils ont ouvert à la mi septembre ! Leur intention est grande et c’est déjà louable. Il faudra « attendre de voir » comment cela évolue ces prochains mois.

    La carte des vins (bios, voire nature) est en revanche judicieuse, et des noms de vignerons « attendus » sont au rendez-vous. C’est bien, et le rapport qualité/prix du verre est bienvenu (4 à 6€), comme celui de la carte (trop courte cependant, trop tapas façon « raciones » à San Seba pour qui souhaite manger copieusement - à l’exception du très savoureux boeuf de Salers grillé). 

    Il faut surtout y aller pour boire des canons d'Olivier Pithon (Mon P'tit Pithon, cotes catalanes), du château Guibeau (montagne saint-émilion), le viognier de Freesia (mas d'Espanet, Cévennes), ou encore le gamay friand de Nicolas Dubost (Just drink it). Ou bien des bières tendance issues des nombreuses micro-brasseries qui fleurissent un peu partout, y compris en ville, et même d'un Gin fabriqué à un jet de cailloux, rue Labat : Lord Barbès. Tous ces verres seront dûment accompagnés d'une planche de fromages du Jura ou de charcuterie (14€ chacune), d'oeufs : pickled eggs bio (7€), curcuma et poireaux frits,  de haricots verts en tempura (à condition qu'ils soient épongés), de croquettes de truite fumée et pomme de terre, sur lit de haricots de Paimpol, ou encore de cette savoureuse pièce de boeuf de Salers (16€) correctement grillée, donc, et surmontée de lamelles d'artichaut et d'allumettes de poireaux frits (bis repetita). L.M.

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    La Traversée, 2 rue Ramey, Paris 18, est pilotée par un petit groupe d'amis : Charles, Vincent (en cuisine), Witold, et Camille. Formules à déjeuner : 17€ et 20€.

    https://www.latraverseeparis.com