Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Tu manges en une heure et tu te casses!

C'est au demeurant une adresse de quartier plutôt sympathique, et son exigüité ajoute à un charme intim(ist)e (un étroit couloir et une micro salle contre la cuisine) a priori non calculé. Ca sent bon, une jeune femme ignorant l'usage des zygomatiques, y fabrique les pâtes sur une table, la cuisine est familiale, genre mamma du sud de la Botte. Les plats du jour ne sont pas chers, la carte attirante, naturellement plus coûteuse, quoiqu'abordable. Mais je n'ai pas envie d'en dire davantage, ici, car ce n'est pas le sujet. Je n'y retournerai plus, et j'écris ces quelques lignes uniquement pour signaler un désagrément majeur, situé hors champ culinaire, qui ne manque ni de culot ni d'aplomb et qui, surtout, se distingue par sa couardise. C'est une raison, à mes yeux suffisante, voire rédhibitoire.

J'y ai déjeuné avant-hier. Nous nous étions attablés (à deux) vers midi trente, ou quarante, et tandis que nous commandions les cafés, la note fut déposée et il me fut dit : il va falloir partir, maintenant, car la réservation suivante est arrivée. Il était treize heures trente. Pile. Nul ne nous avait prévenu de quoi que ce soit. Indigné (mais l'indignation a le chic de me laisser coi), je payais, et laissais néanmoins - en guise de pourboire -, mon sentiment sur cette manière de faire : j'ai contesté uniquement le fait de ne pas prévenir le client, ce qui lui laisserait le choix de s'asseoir ou de passer son chemin. Il me fut vertement rétorqué, le verbe haut, qu'ici c'était toujours comme ça. C'est un peu court... Mais, soit : on ne te prévient pas, tu vas avoir une heure top chrono pour bouloter, donc, et puis cassos fissa pronto. Et bien je dis non. Ce n'est évidemment pas ainsi que l'on traite les clients d'un restaurant, quel que soit son standing. Ne pas les prévenir, c'est en outre les prendre en otages, et en traitre. Je déteste. Pour information, ce restaurant italien s'appelle L'Osteria dell'anima, et il a pignon sur la rue Oberkampf, au n° 37 précisément. C'est dans le onzième arrondissement de Paris, à un jet de polenta du Bataclan. Je vais le regretter, mais je tiendrai bon, eu égard au grand nombre de concurrents alentour...

P.S. : j'ajoute que je suis rangé des fourchettes depuis longtemps, et ce, après des années et des années de critique gastronomique quasi quotidienne (midi et soir, au cours de mes années GaultMillau notamment), et que je n'ai plus tellement envie de redonner dans ce registre-là. Mais, lorsque, d'aventure, quelque chose d'insolite se produit, je dégaine, m'estimant en devoir d'en informer le chaland; mon prochain. Appelons cela le syndrome des fourmis dans mon épée, cher à Cyrano (qui est  l'un de mes maîtres).

Commentaires

  • Déjà, quand on t'apporte le café AVEC le dessert sans rien t'avoir demandé au préalable, ça m'exaspère car là aussi, le message subliminal, c'est : « casse-toi ! ».
    Perso, non seulement je boycotte les restos qui te foutent carrément dehors mais même ceux où l'on t'annonce clairement avant que tu dois avoir dégagé à 21 h 30 parce qu'il y a un deuxième service. Car pour moi, c'est exactement le contraire de l'idée que je me fais de la convivialité et du partage. Et un restaurateur qui n'est pas dans le partage, c'est qu'il aime plus le business que la table. Même si les deux ne sont pas incompatibles. Mais y a la manière…

  • Absolument d'accord avec toi, Blandine. Mais, avoue que ne pas annoncer la couleur du temps imparti, c'est un peu fort de stretto... D'où la note ci-dessus. La convivialité a du plomb dans l'aile, comme le sacro saint principe de "dar el tiempo al tiempo". Les gens, de surcroît, font la plupart semblant d'être pressés et de n'avoir "pas le temps". C'est une posture. Une manière, pitoyable, de se hausser du col, de se donner de l'importance à vil compte. Quant aux restaurateurs qui surfent sur cette tendance lourde, ce ne sont pas des cuisiniers, tu as raison de le souligner, mais plutôt des financiers (sans aucune pâte d'amande - fut-elle honorable et sans o(e)ufs...). Ils seront ainsi comptables, en prime, de notre ressentiment.

Les commentaires sont fermés.