Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Une guerre sans nom

gde0011_001.jpgPapier publié dans le hors-série Pieds-Noirs de L'EXPRESS paru il y a quelques jours et en vente encore plusieurs semaines (rédaction en chef : Philippe Bidalon et Léon Mazzella) => Tous au kiosque!

7 ans et 8 mois d’une guerre qui prôna la pacification, l’autodétermination, puis l’abandon d’un pays, des Pieds-Noirs et des harkis.

Par Léon Mazzella

 

 

Le feu couve depuis les impitoyables massacres de Sétif du 8 mai 1945 : 104 européens, puis 1500 arabes en représailles (lire p15) sonnent le glas de la paix. L’armée de libération nationale (ALN), bras armé du Front de libération national (FLN) apparaît le 1er novembre 1954. Cette Toussaint-là, une série d’attentats sont perpétrés en divers points du pays. Les 7 premières victimes, dont  l’instituteur Guy Monnerot et sa femme, ainsi que le caïd Hadj Sadok, assassinés dans un bus sur une route des Aurès, signent le véritable début de la guerre. L’armée française riposte aussitôt. Des renforts arrivent. Le gouvernement d’Edgar Faure remplace celui de Mendès-France. Le mot d’ordre est « l’intégration », après le rétablissement de l’ordre. Mais l’armée capture beaucoup de suspects, faute de trouver des coupables… La « question »  de la torture est gravement posée. Le FLN compte à peine 500 hommes. L’embrasement va vite grossir ses rangs. L’intimidation est sa règle : « tous ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous ». « Sujets » français, les Arabes, qui ont si souvent souhaité devenir citoyens comme les juifs et les Européens, passent du côté de la lutte, coûte que coûte, pour leur indépendance.


Guérilla urbaine

Jacques Soustelle, gouverneur général d’Algérie, sait que la haine naît de l’injustice et de l’humiliation. L’inexorable engrenage génère des excès des deux camps. Le 20 août 1955, 70 Pieds-Noirs sont massacrés à Philippeville (région de Constantine). S’ensuit de nouvelles représailles massives, menées par un Soustelle humaniste, mais contraint. Le peuple algérien est désormais acquis à la cause du FLN. Le fossé entre deux communautés qui auraient pu envisager une alliance d’un troisième type, selon les vœux réitérés d’Albert Camus (lire p.46), devient abyssal. Le gouvernement de Guy Mollet, peu apprécié des Pieds-Noirs, échoue à imposer le général Catroux pour ministre-résident en Algérie. Les « ultras le rejettent. Il est remplacé par Robert Lacoste. L’ALN en a fini avec les embuscades sauvages. Mieux organisée, elle attaque frontalement l’armée française. La guérilla urbaine devient intense, les attentats se multiplient aux terrasses des cafés, le terrorisme frappe aveuglément. La peur est dans tous les ventres. Elle appelle la vengeance. Ne cède pas au désespoir. Avec une représentation contestée à l’ONU, notamment par Antoine Pinay qui crie à l’ingérence, le FLN connaît une aura internationale. La crise de Suez, le soutien de Nasser au FLN, provoquent l’arrivée du général Massu et de ses paras sur le sol algérien. « La Bataille d’Alger » de 1957 est dure et très meurtrière, mais les « paras » de Massu et de Bigeard la gagnent. Ils neutralisent le FLN dans ses bastions névralgiques. Etape suivante : « nettoyer les douars et le djebel ». L’armée « gouverne ». Stratège, elle appelle à ses côtés des musulmans afin de constituer des « unités supplétives » : ce sont les harkis, dont le sort après la guerre sera monstrueux. Injustement abandonnés par la France, ils seront torturés et massacrés par dizaines de milliers par un FLN vainqueur. La « bataille des frontières » (avec la Tunisie) fait rage. Le gouvernement de Félix Gaillard est renversé. Celui de Pierre Pflimlin, symbole de l’abandon de l’Algérie, est redouté des « pro » Algérie française (l’armée et les Pieds-Noirs), qui créent un comité de « salut public » avec à sa tête le député Pierre Lagaillarde (futur cofondateur de l’OAS avec Jean-Jacques Susini). Le 13 mai 1958 voit l’attaque le Gouvernement général à Alger, symbole du pouvoir parisien, qui frémit. 

 

De Gaulle aux affaires

Les gaullistes fomentent le retour du général. En arbitre, le général Salan déclare « prendre provisoirement les destinées de l’Algérie française »… et achève son discours par un timide mais retentissant « Vive de Gaulle ! », qui signe le retour du grand Charles aux affaires, comme président du Conseil dès le 1er juin. Ils se rend immédiatement à Alger. Un rêve de fraternisation entre « tous les Français à part entière » bat de l’aile, et survit avec peine, « de Dunkerque à Tamanrasset », dans les discours vibrants du général. Le fameux « Je vous ai compris » (prononcé à Alger) deviendra vite un je vous ai trahis dans la conscience pied-noire. La constitution (sur mesure) de la Ve république est approuvée le 4 octobre. 

 

La stratégie de l’abandon

Le FLN, en exil à Tunis, créé le Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA). Ferhat Abbas, son chef, décide de porter la guerre également sur le sol français. À Paris, le « réseau Jeanson », les « porteurs de valises » (augurant « le manifeste des 121 ») aident le FLN. De Gaulle en appelle à « la paix des braves » afin de désarmer les maquisards hésitants de l’ALN. Peine perdue. Paul Delouvrier remplace Salan au poste de délégué général du gouvernement. Le général Challe est commandant en chef. Mission : écraser l’ALN. Les paras continuent de faire « le sale boulot », notamment en Kabylie et dans les Aurès. Lorsque de Gaulle propose un référendum sur l’autodétermination le 16 septembre 1959, le peuple pied-noir s’insurge avec force et dresse à nouveau des barricades. Pierre Lagaillarde et Jo Ortiz résistent. De sauveur, de Gaulle devient l’homme à abattre. En face, Houari Boumédienne tient son armée. Les Pieds-Noirs se découvrent de nouveaux ennemis : l’armée, les gardes-mobiles et les CRS. Le 22 avril 1961, « un quarteron de généraux en retraite » (Zeller, Challe, Jouhaud et Salan) font un putsch qui sera un flop au bout de 4 jours. Le « pronunciamento militaire » est peu suivi par les gradés. Même Hélie de Saint-Marc se rend : il ne veut pas de la guerre. L’état d’urgence est décrété. Des grèves générales monstrueuses sont très suivies. L’OAS est créée (lire page 50). Salan la dirige. Des plasticages à répétition ont lieu jusqu’à Orly. La terreur répond à celle qui continue d’être semée par le FLN. Avec les mêmes armes honteuses. Discours y compris : « Tout ce qui n’est pas Algérie française est ennemi ». La manifestation du FLN à Paris, le 17 octobre 1961, tourne au massacre : la police tue plus de 50 personnes. Les accords d’Evian du 18 mars 1962 sur « l’avenir d’une Algérie souveraine et indépendante » sont signés. Krim Belkacem, l’homme du 1er novembre 1954, a le sourire. De Gaulle renonce au pétrole du Sahara et aux essais nucléaires. Avec la fin des combats, le cessez-le-feu est déclaré sur tout le territoire. Il n’est pas respecté. L’OAS poursuit sa politique désespérée et aveugle de la terre brûlée. Appelle les civils à la révolte. Joue son va-tout. Le 26 mars 1962, l’armée française tire sur la foule pied-noire, rue d’Isly à Alger (lire p.51). Un accord est signé entre le FLN et l’OAS le 17 juin. Baroud « d’horreur » : l’OAS incendie le port d’Oran et disparaît. Les Pieds-Noirs continuent de fuir massivement « leur » pays. Le 1er juillet, l’indépendance est proclamée.

 

 

Commentaires

  • Salut l'ami...
    En pleine lecture, sujet passionnant et méconnu pour moi... On va en reparler, ici ou ailleurs.

    Pensées,
    Sylvain.

  • Quand tu voudras et avec plaisir, Sylvain.

  • Voilà, je viens de le finir à l'instant. Une lecture truculente, révoltante parfois mais toujours bouleversante, qui m'a fait découvrir une histoire méconnue parce qu'occultée, et qui m'a permis aussi, non sans émotion, de mieux te connaître. Un seul mot me vient à l'esprit : Merci.

  • Tout le monde convient que la présumée "Guerre d'Algérie" ne fut pas perdue
    militairement par la France ;fin 1960 l'ALN de l'intérieur est exsangue :l'ALN extérieure se renforce abritée dans des sanctuaires de"non guerre"uniquement préparée pour prendre le pouvoir après le "dégagement" Français initié par le général De Gaulle comme l'exprimait l'article suivant paru dans"Guerre d'Algérie Magazine "No 8 Juin 2007 Par Jean-François Paya
    " De Gaulle et l'Algérie "
    Je trouve l'analyse du professeur Pervillé très pertinente sur le fait que le Général ait été très tôt convaincu qu'il faudrait se séparer de l'Algérie sous une forme où sous une autre et que cela remonte avant son retour au pouvoir.
    D'autres auteurs ont même avancé "que toute l'activité préalable du Général et de son cabinet privé avait été de prouver discrètement aux divers protagonistes de la rébellion et de certains milieux financiers qu'il était seul capable d'imposer à l'ensemble des Français "le délestage de l'Algérie Française" et ce dés 1956 par des contacts d'émissaires via la Suisse et l'ambassade de Tunisie tout ceci mérite bien sur développements(Ouvrage de JC PEREZ "L'islamisme dans la guerre d'Algérie")
    Mais une chose est certaine que le professeur Pervillé aurait pu avancer c'est que l'étude des archives de la commission qui a préparé le texte constitutionnel de 58 consultables après 30 ans (car contrairement à la tradition Française ce ne fut pas une Assemblée Constituante qui l' a élaboré au grand jour) révèle (pour être bref) qu'on avait prévu de pouvoir changer le statut de l'Algérie par de simples lois alors que la constitution précédente ne le permettait pas (d'où certains blocages de la IVème République) sans que cela soit très explicite.
    Lois législatives où référendaires avec les nouveaux pouvoirs donnés au Président, ainsi au nez et à la barbe " des partisans de l'Algérie Française" qui votèrent en masse cette constitution sauf des " ultras" avisés d'Alger dixit le Docteur JC Perez '(qui a parlé "du référendum mortel du 28 Septembre 1958 dans un de ses ouvrages) Ainsi une option "séparatiste" aurait été introduite subrepticement dans le texte sans citer le mot Algérie! Avec possibilité de "cessions de territoires"! En remarquant que De Gaulle lorsqu'il parle "de Français à part entière" à propos des Musulmans après le 13 Mai 58 leur laisse le statut civil coranique contradictoire avec la laïcité Française ! (Pour preuve les "rapatriés" Musulmans en 62 devront y renoncer)
    En tout cas c'est ce mécanisme qui sera utilisé pour "larguer" l'Algérie et la bataille est toujours vive entre ceux qui affirment que De Gaulle à violé sa constitution et ceux qui disent le contraire. Curieusement au sujet de la thèse de la prémonition Gaulliste la plus part des nationalistes Algériens consultés l'on rejetée et préfèrent croire que la lutte de l'ALN/FLN lui à" forcé la main" c'est aussi l'avis de leurs amis en France
    Jean-François Paya (voir mon article "la Constitution de 1958" dans la revue PNHA no 94 Octobre 98)

  • Curieux que l'on trouve encore à lire, en particulier dans le commentaire précédant, l'idée mythique que "la guerre d'Algérie ne fut pas perdu militairement par la France". Une guerre est gagnée ou perdue. Un point c'est tout. Effectivement si on essaie de nous faire admettre un tel contre-sens, on ne peut pas comprendre la suite des événements.

  • POUR REPONDRE A M Mathiot TOUT SIMPLEMENT PAR CE QUE IL NE S'AGISSAIT PAS D'UNE GUERRE TRADITIONNELLE mais d'une triple "guerre civile ;pour simplifier ;Franco/ Algérienne ;Algéro / Algérienne;et aussi Franco/ Française avec de fortes implications politiques:lorsque nous avons ouvert les Frontières Est et Ouest le 3 Juillet 62 militairement l'ALN intérieur n'existait pratiquement plus (à la grande satisfaction de l'Extérieur)
    sauf reconstituée depuis le 19 Mars! on comprend pourquoi !
    et L'armée des frontières qui n'avait pratiquement pas combattu entra pour prendre le pouvoir !
    GUERRE TRADITIONNELLE
    Il faudrait se demander qu’elle est cette notion de "guerre"qui admet que l’Armée d’un des deux belligérants se trouvait à l’abri de frontières voisines (Maroc Tunisie) pouvant intervenir alors que l’autre ne le pouvait pas ? Y a t’il eu des situations similaires dans l’Histoire ?
    D ' autre part y a t’il eu en cas de guerre avec un Etat Etranger ? La tolérance de soutien ouvert à cet Etat comme ce fut le cas en France envers la rébellion Algérienne ?
    > QUE SE PASSERAIT IL SI EN ALGERIE UNE MANIF EN FAVEUR DU MAROC POUR RECTIFIER LA FRONTIERE OUEST A SON PROFIT ?(promésse non tenue)
    > En principe un "état de guerre" suppose des règles strictes et draconiennes avec la notion "d’intelligence avec l’ennemi" sévèrement réprimée !
    > Entre 1955 et 1962, le terrorisme FLN fera sur le territoire de la France métropolitaine:
    > - 3.957 Nord-Africains assassinés. Soit parcequ'ils étaient Messalistes, soit parcequ'ils étaient réfractaires à l'impôt "révolutionnaire".
    > - 150 européens tués.
    > - 16 militaires tués.
    > - 53 policiers tués.
    > - 48 Harkis ou supplétifs tués.
    > Source! "Le Monde" du 20 mars 1962.
    CITATION
    Le travail des historiens est parasité par le débat politique et émotionnel autour de ce drame. La manifestation du 17 octobre 1961 était pacifique sur la forme, mais ne l’était pas sur le fond. Il s’agissait d’une action de guerre subversive visant à provoquer la mort d’innocents sous les coups de la police. Le long silence de l’État français autour de la guerre d’Algérie en France a provoqué une focalisation de la recherche et de l’intérêt des citoyens sur le « régime de terreur » des pouvoirs publics et les « violences policières » laissant bien souvent dans l’ombre la réalité du terrorisme algérien à Paris (et surtout l’horreur de la guerre fratricide conduite contre les messalistes avec recours, dans certains cas, à des exécutions selon des procédés sordides allant jusqu’à des mutilations post mortem, comme la décapitation, ce qui n’est malheureusement pas sans rappeler des drames très récents). REMY VALAT

  • Aprés le Documentaire de FR2 sur De Gaulle et l 'Algérie Débat dit dans cet article"De Gaulle renonce au pétrole du Sahara et aux essais nucléaires" pas exact pour les essais nucléaires
    Ce documentaire confirme bien aussi que la seule chose qui intéréssait De Gaulle c 'etait de conserver un temps les bases militaires pour sa "bombe"c'est bien ce que je tente de démontrer au sujet des causes du Massacre d 'Oran (voir ci dessous)
    j' ai vu le film de Moati sur De Gaulle, et le débat qui suivait... et je pense que c'est la première fois que l' on bouscule l' Icone de cette façon.
    Bien sur, pour nous, tout cela va de soi, mais pour le public français lambda !
    le massacre des harkis, la protection de la population P.N. " il s'en fout ", c'est dit, et pour beaucoup ce qui vu à la télé... est vrai !
    les quelques images du 5 juillet 1962 avec ces civils emmenés vers l' abattoir et surtout le chiffre, de 800 disparus, cité pour ce jour là, me semble une première.
    allons nous vers un peu plus " non politiquement correct " ?
    Pour la période transitoire dans l'attente d'un gouvernement Algérien / Facile de dire a postériori que l ALN du Maroc n'avait pas besoin d'un prétexte pour prendre le pouvoir à Oran sans connaitre les réactions de la France ?D'autre part il fallait éviter une trop
    grande concentration d'Européens à Oran ;leur faire peur ;et s'affirmer comme force
    d'intervention devant l'armée Française (mais cela nous l'avons dit mille fois!)Quant à la division du FLN à Oran une délégation était méme rendue à Alger contacter le GPRA et une autre à Oujda pour contacter BenBella DERNIER OUVRAGE SUR LE SUJET

    "ORAN 5 juillet 1962. LEÇON D'HISTOIRE SUR UN MASSACRE".éditions Vendémiaire, Paris"l'événement le plus sanglant de toute la guerre d'Algérie" par l'historien le profésseur Guy Pervillé

  • Pour Répondre à M. Paya, ce ne fut pas une « triple guerre civile ». Il n'y a pas eu de « guerre algéro-algérienne », ni de "guerre franco-française". Ce saucissonnage est un rideau de fumée pour masquer la vérité. Ce fut une guerre franco-algérienne. Mais ce fut une guerre REVOLUTIONNAIRE. Cette guerre révolutionnaire (par ailleurs amplement théorisée il suffit de s'y référer) a utilisé le peuple algérien comme une arme, puisqu'elle n'en avait pas d'autres. Ce que vous appelez la « guerre franco-française » c'est quelque chose qui a existé mais qui est le produit de la bêtise. Et s'il y a eu une guerre franco-française, ce fut celle de la bêtise contre l'intelligence, celle de la frange des « responsables » français d'Algérie contre la masse tacitement aveugle et consentante de leurs compatriotes dont elle a causé la perte. C'est cette bêtise qui est la cause de mon exil comme du vôtre. C'est quelque chose que je ne pourrai jamais admettre ni même pardonner.
    En second lieu vous écrivez que l'ALN avait pratiquement disparu. C'est ce qui vous fait prétendre que la France avait gagné militairement la guerre. L'ALN n'a jamais capitulé. Elle a été écrasée par les grandes offensives d'une part et asphyxiée par les barrages d'autre part. Cette guerre n'était pas une guerre de l'ALN contre l'armée Française, c'était une guerre du FLN contre la France. C'était une guerre politique, l'ALN venant en appui. En conclusion il ne faut pas prendre les adversaires pour des idiots. Les idiots furent plutôt ailleurs. Ce n'est pas un pro FLN qui écrit, contrairement à ce que vous pouvez penser et ce qu'on raconte. C'est quelqu'un qui essaie de faire l'histoire. A part des militants et clandestins, aucun pied-noir ne pouvait être pro-FLN car cela signifiait automatiquement qu'il était pour l'indépendance et donc pour son exil.

  • Le docteur Jean-Claude Pérez, l'undes chefs historiques de I'OAS,
    avait fait paraître un ouvrage sur les dessous stratégiques de la gued'Algérie.
    Dès le début de son livre, il nous avise de ses intentions *ne pas mourir icliot», c'est-à-dire comprendre le pourquoi et le com'ment du drame que nous avions vécu ;incisif et polémique il brise tous les tabous,décrivant les roles «purement figuratif» quetenaient certains militaires de haut grade dans I'OAS ; stigmatisant la *stratégie dangereuse et irresponsable» qui se proposait
    de faire rester les PiedvNoirs en Algérie après I'indépendance(".au sujet du pourquoi ? Le docteur Pérez tord le cou «au mythe simplificateur» d'une
    soit disant «guerre de libération» revendicatrice de progrès social, aucontraire, ildémontre que cet imbroglio émanait ducapitalisme financier métropolitain domi'
    nant qui voulait obtenir (une plus forte valeur ajoutée, au capital par«délestage des territoires d'outre-meo, mécanismeque d'autres appelleront : Taux de profitmaximum, dans une économie qui com'mence de se mondialiser; théorie quiprend à contre-pied les tenants de ul'exploitationcoloniale»(':). Pour atteindre cetobjectif, utilisation en priorité pour I'Algérie de I'Arabolslamisme fondamentaliste,favorisé par notre république laiqueet son administration qui autorisent I'intro'duction et le développement du mouvement*Ulémas, inconnu par l'lslam traditionnel.Ensuite utilisation du communisme quereiettent avec dégoût les islamistes nationalistes, mais nécessaire selon le docteur Pérez pour conférer à la rebellion une fausse identité, d'uneguerresocialiste»,camouflage nécessaire pour faire avaler ce conflit clérical et intégriste à certains
    intellectuels «libéraux et gauchistes» de France, éternels compagnonsde route
    marxisme-léniniste, cocus plus d'une fois,qui ne se seront battus que pour le capitalisme financier et I'intégrisme médiéval.'i)Le docteur Pérez n'hésite pas à écrire que*le danger communiste» était un leurre en Algérie, c'était la muleta rouge du torréro destinée à affoler l'armée française et par la même occasion à rallier les soit'disant «progressistes».Au sujet du premier appui logistique à rebellion,émanerait dès 1947, à travers la
    nouvelle ligue arabe, des services spéciaux
    britanniques qui contrôlent des stocks
    d'armes disponibles et cttchés depuis 1943
    en ÀFN et un premier apport financier
    important venant de la CIÀ-US, via la fédé-
    ration américaine du travail.
    Nous sommes comblés !
    Enlin I'intervenant tactique, complémentaire
    à tout cela fut le général De Gaulle et
    le gaullisme, car les intervenants ci dessus
    cités étaient en train d'échouer.
    fauteur démontre avec brio que toute I'activité
    préalable du général et de son cabinet
    avait été de prouver discrètement aux
    divers protagonistes de la rébellion et des
    finances qu'il était seul capable cl'imposer
    à I'ensemble des Français «le délestage de
    I'Algérie lrançaise» et que c'est dans ce but
    principal qu'il prit le pouvoir en 1958,aidé
    par une manoeuvre qui sera la provocation
    du FLN avec I'appui de Bourguiba du 30
    avril 1958 (exécution des soldats français
    prisonniers en Tunisie) et nomination de
    Ferhat Abbas, homme du génénl depuis
    1943, comme premier président clu GPRÀ.
    Le gaullisme finim par imbiber I'Algérie de
    I'ambiance de I'abandon écrit le docteur
    Pérez qui aioute : *fnction virante de h
    Nation Françlise,le peuple Pieds-Noirs qui
    avait réussi à faire de l'Àlgérie un morceau
    de la France était devenu un problème, le
    seul problème qui compliquait la vie de
    ces messieux du Pouvoir,.

    J'F PAYA TRANSCRIPTION APPROXIMATIVE D UN A
    (l) Position prémonitoire uh charte de
    Tripoli, clu FLN de mai 1962 prévolait dms
    une clause à l'époque secrète oqtl'il fatrdrait
    pousser les Français d'Algérie à partir»et
    qu'il faudrait liquider les accords
    d'Evian. D'autre part les massacres du 5
    juillet à Oran et celui des hlrkis ont prouvé
    que l'armée française n'interviendmit
    pas pour défendre ses ressortissants.
    (2) Exploitation si féroce que les excxrrloités
    ne reclrcrchent qu'à vivre drns l'expays
    exploiteur au lieu d'édifier leur pays
    devenu indépendant.
    ,' (3) Le fait que les mêmes personnages
    .militent auiourd'hui pour faire 'venir et
    ',,faire rester les "ex colonisés en France avec le droit du sol refusé aux PNoirs
    témoigne de leurs échecs cuisants dans le tiers*mondle.
    (4) Cette thèse dément celle de l'évolu-,tion progressive du général oir qu'on lui
    . ait forcé la main ! (qui a couis encore même chez certains compatriotes !)

  • POUR AFICIONADOS
    Certains amis m'ont réclamé cet article de 1999 CI DESSUS écrit pour la revue PN HA qui présentait un livre du docteur JClaude Perez qui selon certains résumait et synthétisait remarquablement les desous stratégiques de "la guérre d'Algérie" pour ne pas "mourir idiots" comme il dit ;depuis d'autres ouvrages passionnants furent écrits par l'auteur comme "L ISLAMISME DANS LA GUERRE D'ALGERIE" CHEZ DUALPHA EN 2004 "LOGIQUE DE LA NOUVELLE REVOLUTION MONDIALE" Assez prémonitoire et décapant avec les événements actuels qui ont déboulés méme en Chine pas épargnée et qui ont sidérés depuis sept 2001 les Libéraux ;Marxisants et anti ;Socialisants et anti ;utopistes croyants et libres penseurs qui devront se retrouver pour survivre inéxorablement dans le méme camp ! Bien cordialement JF PAYA

  • Après ce que je vous ai écrit sur la bêtise de la guerre franco-française, vous comprendrez que Perez n'est pas vraiment ma référence.

  • Le débat est sur le fond et la guerre "Franco Française"guerre de sécession à l'envers bien que regrétable fut inéluctable vu la rouerie du pouvoir gaulliste
    mais parlons du présent
    * INFLATION MEDIATIQUE DES MOTS ON NOUS PARLE D "ETAT DE GUERRE" DANS CE CAS LE CODE DE PROCEDURE PENALE ORDINAIRE NE SERAIT PLUS APPROPRIE ? POSSIBILITES THEORIQUES POUR MEMOIRE sans besoin de lois nouvelles à notre avis
    En France sans etre l'état de guerre ;"l'état d'urgence « confère aux autorités civiles, dans l"espace géographique à laquelle il s'applique, des pouvoirs de police exceptionnels portant sur la réglementation de la circulation et du séjour des personnes, sur la fermeture des lieux ouverts au public et sur des procédures administratives
    Ce régime exceptionnel organisé par la loi no 55-385 du 3 avril 1955 peut coexister avec d'autres modalités de gestion de crise: l'état de siège inscrit à l'article 36 de la Constitution, les pouvoirs exceptionnels inscrits à l'article 16 de la constitution
    Historiquement votée pour faire face aux événements liés à la guerre d'Algérie,(reconnue à postériori) la loi est toujours en vigueur et sa dernière application sauf érreur ,remonte aux émeutes de 2005 dans les banlieues françaises.
    "L’Etat Daech" vient de déclarer la guerre à la France, ce qu’il a matérialisé
    derniérement et le gouvernement dit refuser "les procédures d'exception"
    on verra la suite !
    INFO communiqué CONGRES VERITAS lors du congrès de Véritas qui a eu lieu dimanche 21 septembre à Saint-Laurent du Var, le prix Véritas 2014 a été décerné à cet ouvrage particulièrement important du Docteur Jean-Claude Pérez: "L'islamisme dans la guerre d'Algérie" et, en même temps, au livre de Boualem Sensal (auteur Algérien)intitulé:"Gouverner au nom d'Allah, islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe" qui brosse un tableau d'ensemble du monde musulman et des dérives sectaires qui mettent le monde à feu et à sang. Ces deux ouvrages se répondent et éclairent le passé et le présent. Une génération sépare les deux auteurs mais Véritas a voulu signaler le travail de ces hommes de courage. G de T

Les commentaires sont fermés.