Nefertiti
VU. Le profil d'une inconnue croisée dans ma rue, et qui m'a aussitôt évoqué celui -indépassable de beauté- de la déesse Nefertiti. Lorsque j'ai croisé la copie de ce dernier (la sculpture originale est toujours à Berlin), au Musée du Caire en décembre 1987, je suis resté paralysé une demi-heure durant, devant, et à la fin j'en étais tombé amoureux (comme je tombais amoureux, bien des années auparavant, de la Danaïde, de Rodin, au musée parisien à son nom). L'inconnue disparut dans une bouche de métro, avalée par le hasard tiède d'un après-midi d'août.
NU. Le quotidien nous envoie plus souvent qu'avant, me semble-t-il, l'expression de l'antipathie à la gueule, de la part de nos congénères. Je fuis autant que faire se peut cette soeur jumelle de la suffisance (pour le dire à la manière de Unamuno). Aussi ai-je décidé de partir en guerre contre cette antipathie ambiante, mais à ma manière : en me préservant. La stratégie de l'évitement ! Change de trottoir lorsque tu aperçois le toxique au loin. Contre un virus, tu ne feras jamais le poids. Et ton plus sûr salut sera le demi-tour. Pour d'autres causes véritables, saines, franches et non couardes, celles qui ont de l'épaisseur et possèdent du caractère, tu trouveras d'autres forces et choisiras l'affrontement, ou bien le mimétisme, l'immobilité, l'affût, l'approche, des ruses autrement plus subtiles même. Mais là, fuis. Sans honte, car tu n'as pas à en éprouver.
Nue, aussi, la vérité droite des mots de l'enfance, à l'instar de la peau d'une femme aimée.
Commentaires
bien aimé ce passage "nu".
anche se avrei preferito "antipasti" invece di "antipathie".. :-)