Tenerife
VSD sort une nouvelle formule ce matin, plus claire, plus moderne, plus agréable. J'y publie un reportage effectué pour eux à Tenerife : "L'île enchantée". Extraits (le reste en kiosque!) :
« C’est comme si nous marchions sur la Lune, vous ne trouvez pas ? D’ailleurs, les tests des robots qui iront sur Mars ont été effectués ici il y a deux mois. Et c’est ici que des scènes de La Guerre des étoiles ont été tournées ». Mary Cabral, guide intrépide au mollet d’acier, de l’association Patea sus montes, saute comme un isard d’une roche volcanique à l’autre. Les sentiers balisés sont nombreux dans la région phare du Teide, point culminant de l’île, des Canaries, d’Espagne et de l’Atlantique. Avec ses 3718 mètres d’altitude, le volcan endormi domine un parc immense, riche de concrétions et de rochers aux formes étranges prisés des fous d’escalade, de coulées de lave couleur réglisse ou chocolat, et où vivent, parmi une flore incroyablement riche pour un paysage si sec, un lézard, le tizon (Gallota galloti) et un pinson (bleu) endémiques. Le refuge d’Altavista, à 3500 mètres, propose un confort spartiate et donne envie de le quitter tôt pour saluer l’aube au plus près du sommet (un téléphérique dépose à 3500 m, mais demande 25€ à chaque passager). Un parador se trouve aussi dans la Caldera (cratère géant produit par l’effondrement de la partie centrale des volcans), parmi les Roques de Garcia, à 2300 m d’altitude quand même. Tenerife ne plaisante pas avec la nature. Ici, on ne ramasse aucune pierre volcanique (leur tas à l’aéroport du retour, derrière le scanner, est néanmoins impressionnant), aucune fleur non plus, et on ne dévie pas d’une semelle : randonner hors-piste peut coûter 600€ d’amendes."
"Du côté de Los Cristianos et de la plage de Las Americas (Puerto Colon), au Sud, le béton est heureusement circonscrit dans des complexes touristiques, sur un périmètre restreint. 65% du potentiel hôtelier de Tenerife y sont néanmoins concentrés. Au-delà, c’est aussitôt la campagne et la montagne, des vignes en terrasse qui grimpent à l’assaut du Teide, lequel ferme le paysage, et devant, passé le port de pêche « bio » et sa criée (ici, aucune pêche aux filets : même le thon rouge est pêché à la ligne !), il est possible d’embarquer pour aller observer les baleines (des globicéphales macrorynchus, en réalité), appelées baleines pilotes parce qu’elles guidaient les marins vers les eaux calmes. Sédentaire, la colonie de cette partie de l’île, riche de 400 individus environ, se rencontre à un mille des côtes à peine, à la faveur du relief volcanique qui plonge immédiatement le rivage à des fonds vertigineux. Là où les baleines vont se nourrir de gros calmars la nuit. Le jour, elles se nourrissent de petits calmars en surface. Elles ne sont pas farouches, et nager parmi elles en masque, tuba et palmes, est un bonheur ineffable. Unique. Les baleines avancent lentement, en ligne, plongent suavement, disparaissent soudain dans le noir des profondeurs, puis réapparaissent pour respirer bruyamment à quelques mètres de vous. « Ailleurs, il faudrait faire 20 à 30 milles pour pouvoir en observer », précise Sergio Hanquet, spécialiste des cétacés, auteur d’ouvrages sur le sujet... "
©L.M. (texte et photos. Sur la première, en haut : Carlos Muñoz Yagüe, auteur des photos du reportage parues dans VSD).
Commentaires
Excellent ! Il faut a tout pris que je me procure ce VSD !
Merci pour l ile !
Bravo pour votre blog, chère Carole! Dommage que je n'en ai pas eu connaissance avant de partir : nous aurions pu nous rencontrer sur place. J'ai adoré Villaflor et Garachico, dont vous parlez abondamment. Et tant d'autres choses. VSD étant paru hier, il sera encore en kiosque pendant 6 jours. Merci de votre message amical.
Bonjour :)
Ca y est, je l'ai !
Bel article ma foi, qui décrit bien la richesse méconnue de cette île qu'on associe volontiers au tourisme de masse et aux plages de rêves.
Petit détail d'ailleurs, vous évoquez dans l'article ces plages de rêves, de mon côté j'ai régulièrement des retours de touristes déçus des plages... ! Certains s'attendent en fait à l'image d'Epinal de la plage avec du sable blanc et une bordure de palmiers ...
L'île étant toute dédiée au volcanisme, c'est évidement plus souvent des côtes accidentés, des petites criques de rochers et de sable plutôt grisonnant ... ce qui à mon goût a aussi son charme !
Enfin les offices du tourisme font bien leur travail, en créant, entretenant des plages artificielles avec du sable importé du Sahara (comme c'est le cas de la plage de Las Teresitas de SAnta Cruz !).
Au plaisir de vous lire
(merci). Oui, je savais pour Las Teresitas et j'ai préféré ne pas en parler (le sujet était autre : Tenerife sauf les plages, donc un Tenerife méconnu). Les plages de lave volcanique pulvérisée ont un charme fou, ici comme dans la Baie de Naples. A+