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Revoir un bon vieux Godard

medium_a_bout.jpegA BOUT DE SOUFFLE, par exemple. Soudain (forcément soudain) Belmondo cite Lénine : "Nous sommes des morts en permission". Paf! Plus loin, il feuillette Abracadabra, de Maurice Sachs (Gallimard 1952). J'aime prélever ces signes de piste à la pince à épiler lorsque je revois un film. Va comprendre!..

 Les jolies jambes de Jean Seberg 

Commentaires

  • C'est drôlement bath, comme ça se disait alors, quand vous étiez jeune acteur dans les films censés incarner l'étudiant coincé dans sa bulle de Jazz au "Quartier", oui drôlement chouette d'évoquer, ainsi donc par la bande, le cinéma du suisse comanche dont l'indien était au début Melville et les grands sioux, tous sachems américains sachant sclaper le monde à coup de scope. Surtout qu'avec "A bout de souffle", il s'en passait des choses et pas que bath et méchantes, comme dans tant d'autres films nouvelle vague à l'allure aujourd'hui de vieille marée. D'abord, c'est vrai, les belles gambettes de Jean, ici en noir et blanc ultraclassique, classieux sans gène tout ça, mais sûrement rose gambas sous la vanne paillarde dévote du Romain Gary. Ensuite l'art, consommé sans modération, qu'avait cet érudit de Godard de greffer des bourgeons de phrases tirées de ses romans préférés ou empruntées à des hommes ou femmes célébres. Soit le collage dada ( ou tiens, la pataphysique filant une bonne patate dans le foie hépatique du vieux dialogue à la pôpa) faisant une effraction réussie dans la salle des coffres du 7 em art. Et puis, et puis, ah la Jean allongeant sa foulée d'éternelle gamine, craquante de grâce, flagrante comme la passion adulescente qui va vous tomber dessus, à vous tous , tout un chacun petit Bébel pressé d'emboutir sa chacune mais ça on ne le montrera pas, Belmondo sous peu cochon de léniniste qui s'en dédira auprès d'un sirène du Mississipi...laissez mississipissez. Oui, Que c'était bon de nous faire revivre, un aller-retour sous le manteau, histoire de gigoler de nos fantasmes à la sauvette, un pan de cet age d'or du cinéma. Avec Godard, Belmondo beau comme un camion ( pas encore pompier pyromane voué a vie aux cascades monomaniaques pouah).Non, parce que la dernière fois qu'on avait entraperçu le Jean-Luc ,c'était au siècle dernier, pensez donc, dans une émission pour noctambules avec Laure Adler, Barbarella point trop barbante, assumant avec poigne son statut d'égérie fantasmatique pour chomeur ou prisonnier adepte de la pugnetta tuturelle. C'était au temps où Godard s'était déjà résigné à prendre les gens pour des cons, genre mon Helvétie pour vos lanternes. Encore que. Cette fois-là, il s'évertuait en pure perte à tenter un parralléle oiseux des plus osée, entre le vol d'un dindon chopé dans Microcosmos et l'avion qu'on voit plannant , en pleine hésitation idéologique, dans "l'espoir" de Malraux. Bien sur aussitôt on regrettait Seberg, en pétroleuse androgyne, son "niou york hérald tribioune" filmé en travelling wilbury par la grâce d'une géniale combine à pétrole.

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