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Orage émotionnel

"A tout âge, on se découvre orphelin de père et de mère. Passée l'enfance, cette double perte ne nous est pas moins épargnée. Si elle ne s'est déjà produite, elle se tient devant nous. Nous la savions inévitable mais, comme notre propre mort, elle paraissait lointaine et, en réalité, inimaginable. Longtemps occultée de notre conscience par le flot de la vie, le refus de savoir, le désir de les croire immortels, pour toujours à nos côtés, la mort de nos parents, même annoncée par la maladie ou la sénilité, surgit toujours à l'improviste, nous laisse cois. Cet événement qu'il nous faut affronter et surmonter deux fois ne se répète pas à l'identique. Le premier parent perdu, demeure le survivant. Le coeur se serre. La douleur est là, aiguë peut-être, inconsolable, mais la disparition du second fait de nous un être sans famille. Le couple des parents s'est retrouvé dans la tombe. Nous en sommes définitivement écartés. Oedipe s'est crevé les yeux, Narcisse pleure".

Ainsi commence Comment j'ai vidé la maison de mes parents, de Lydia Flem (Seuil), un livre très émouvant et recommandable entre tous. En de telles circonstances ou pas, d'ailleurs. Que philosopher c'est apprendre à mourir, nan?!!... 

Commentaires

  • mourrir ou grandir , se retrouver dans ce qui fait que nous sommes , nous , désembéquillés , une sorte de dépouillement progressif comme au fil des générations l'histoire forge , par la douleur , la perte , le renouveau ,
    je suis sensioble à ce que vous dites ayant commencé mon dépouillement très jeune , ( 12 jours) la perte et la nécessité de croitre n'en finit plus de sa douleur , à laquelle on ne s'habitue jamais !!!! en ce sens philosopher c'est apprendre à mourrir ou à ne pas désespérer de vivre
    L

  • Je crois surtout (mieux : je constate), qu'à chaque effondrement de pilier (parent), nous gagnons (enfin, il me semble que je gagne), en sagesse, bonté, magnanimité, générosité et volonté de faire l'amour à la Vie et à l'Autre. Je me sens en effet plus fort en qualités (et tant pis si cela, dit sans forfanterie, me fait passer pour un présomptueux). Ou alors peut-être, suis-je (seulement) héritier de ces qualités, dont les piliers que furent mes parents étaient riches...

  • voila qui exprime admirablement ce que je voulais dire et je suis heureux de vous l'entendre dire ! vous l'exprimer sous l'angle de la vie et de l'amour et vous avez dix milles fois raison car à ce que vous dites de votre père , je pense que c'est ce qu'il aurait souhaiter , aller vers plus de vie et vous enrichir de toute la vie qu'il avait en lui !

  • Oui. Merci. Et désormais je regarderai la vie avec ses yeux, avec ses derniers regards fragiles et percants comme aucun regard jusque là.

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