Eluard, toujours
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Je te cherche par delà l'attente
Par-delà moi-même.
Et je ne sais plus tant je t'aime
Lequel de nous deux est absent.
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L'Amoureuse
Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s'engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.
Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir,
Ses rêves en pleine lumière
Font s'évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
Pleurer sans avoir rien à dire.
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Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Je te cherche par delà l'attente
Par-delà moi-même.
Et je ne sais plus tant je t'aime
Lequel de nous deux est absent.
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On ne peut me connaître
Mieux que tu me connais
Tes yeux dans lesquels nous dormons
Tous les deux
Ont fait à mes lumières d'homme
Un sort meilleur qu'aux nuits du monde
Tes yeux dans lesquels je voyage
Ont donné aux gestes des routes
Un sens détaché de la terre
Dans tes yeux ceux qui nous révèlent
Notre solitude infinie
Ne sont plus ce qu'ils croyaient être
On ne peut te connaître
Mieux que je te connais.
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Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Je te cherche par delà l'attente
Par-delà moi-même.
Et je ne sais plus tant je t'aime
Lequel de nous deux est absent.
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Corps Idéal
Sous le ciel grand ouvert la mer ferme ses ailes
Aux flancs de ton sourire un chemin part de moi
Rêveuse toute en chair lumière toute en feu
Aggrave mon plaisir annule l'étendue
Hâte-toi de dissoudre et mon rêve et ma vue
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Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Je te cherche par delà l'attente
Par-delà moi-même.
Et je ne sais plus tant je t'aime
Lequel de nous deux est absent.
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Une bonne nouvelle
Arrive ce matin
Tu as rêvé de moi.
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Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Je te cherche par delà l'attente
Par-delà moi-même.
Et je ne sais plus tant je t'aime
Lequel de nous deux est absent.
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Je t'aime je t'adore toi
Par-dessus la ligne des toits
Aux confins des vallées fertiles
Au seuil des rires et des îles
Où nul ne se noie ni ne brûle
Dans la foule future où nul
Ne peut éteindre son plaisir
La nuit protège le désir
L'horizon s'offre à la sagesse
Le coeur aux jeux de la jeunesse
Tout monte rien ne se retire.
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Le front aux vitres ...