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je marche à toi

Capture d’écran 2017-03-08 à 01.06.41.pngJ'ai écouté la voix de Jean-Louis Trintignant ce mardi soir, à la salle Pleyel (Paris). Il a lu de nombreux poèmes de Desnos, de Prévert, de Vian... Le plus émouvant, de loin, car il invoquait le souvenir de Marie sa fille, est de Gaston Miron, et ce sont les derniers vers du long poème intitulé La marche à l'amour, extrait du recueil L'homme rapaillé). J'ajoute que, sans les violoncelles, la contrebasse et l'accordéon (Daniel Mille) superbement mis au service de la musique d'Astor Piazzolla, ce spectacle formidable n'aurait rien donné ; ou si peu. Voici le poème majeur - arrangé, allongé par Trintignant :

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je marche à toi, je titube à toi, je meurs de toi

lentement je m'affale de tout mon long dans l'âme

 

je marche à toi, je titube à toi, je bois

à la gourde vide du sens de la vie

à ces pas semés dans les rues sans nord ni sud

à ces taloches de vent sans queue et sans tête

 

je marche à toi, je titube à toi, je meurs de toi

lentement je m'affale de tout mon long dans l'âme

 

je marche à toi, je titube à toi, je bois

 

je n'ai plus de visage pour l'amour

je n'ai plus de visage pour rien de rien

parfois je m'assois par pitié de moi

j'ouvre mes bras à la croix des sommeils

à la croix des sommeils

 

mon corps est un dernier réseau de tics amoureux

avec à mes doigts les ficelles des souvenirs perdus

je n'attends pas à demain je t'attends

je n'attends pas la fin du monde je t'attends

dégagé de la fausse auréole de ma vie

 

je n'attends pas à demain je t'attends

je n'attends pas la fin du monde je t'attends

je n'attends pas à demain je t'attends

je n'attends pas la fin du monde je t'attends

 

je t’attends…

 

 

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