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Qui o qua

IMG_0944.jpgProcida me réconcilie avec la vie lorsque celle-ci glisse entre mes yeux. Cette île me rassemble et me ressemble. Elle irradie en moi, éloigne de la peau de mon âme les tourments. J’habite Procida comme le fleuve finit par habiter la mer. Ma confusion des sentiments s’épanouit sur le microcosme de la Corricella comme une feuille de thé dans l’eau bouillante. Chaque chose reprend place, chaque être observe l’autre en amitié ; insulairement. Ici je découle. Deviens poisson, nage en eaux claires. Je mûris comme le citron sous le soleil clément. J’oublie le manque. Je me nourris d’ombre et de petites tomates. Je IMG_0945.jpgplonge dans l’eau noire, pilote le bateau, un gozzo,  comme je caresserais une nouvelle femme. Le voilier de Paolo qui s’avance pour mouiller dans l’anse de Chiaia, le regard du vieux pêcheur taiseux qui reprise son filet, l’écho d’une Vespa à l’assaut de Terra Murata suffisent à mon bonheur écrasé de soleil du passager clandestin que je suis devenu sur l’île de mes ancêtres. 

(photos : seul à bord, stasera : il benessere).

Traduction de mon amie écrivaine napolitaine/procidienne et présidente du Prix Elsa Morante, Tjuna Notarbartolo : 

Procida me riconcilia con la vita quando mi scivola negli occhi. Quest'isola mi ripiglia e mi somiglia. Mi splende dentro, allontana i tormenti dalla pelle dell'anima. Abito Procida come il fiume finisce per abitare il mare. i miei sentimenti confusi si stemperano sul microcosmo della Corricella, come una foglia di tè nell'acqua bollente. ogni cosa è al suo posto, ogni essere osserva l'altro in piena amicizia; insularmente. Sono alla deriva. divengo un pesce, nuoto in acque chiare. divengo maturo come il limone sotto un sole clemente. Scordo ogni mancanza. Mi nutro d'ombre e di pomodorini. Mi immergo nel mare profondo, guido la barca, un gozzo, come se accarezzassi una nuova donna. La barca a vela di Paolo che si avvicina per bagnarsi nell'ansa della Chiaia, lo sguardo del vecchio pescatore taciturno che ripara la sua rete, l'eco di una Vespa che scala Terra Murata, bastano alla mia felicità schiacciata di sole, da passeggero clandestino, quale io sono divenuto sull'isola dei miei avi.

Commentaires

  • "A casa sua ciascuno è re."
    Le plaisir de te lire est sans cesse renouvelé.

  • Oui, à la maison tout le monde est roi.
    Merci de tes lectures.

  • Quelle beauté puissante...

  • C'est juste le magnétisme que cette île exerce sur moi, chère Christiane.

  • C'est tellement rafraîchissant de se poser un instant ici. Vous savez aimer la vie et ce blog en est le reflet. Nourritures, paysages, lectures, art (EkAT), chasse (si délicatement approchée dans vos livres "Chasses furtives" , "Pourquoi tu chasses ?"et "Les bonheurs de l'aube"), corridas dont l'immense et bouleversant "Corrida du 19 avril". Discret vous êtes. Fidèle aussi à vos lecteurs. Merci.

  • Grazie a lei.

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