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  • Parthenope, Tasio, Ingeborg Bachmann...

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    Parmi les films vus récemment au cinéma, outre « Tardes de soledad » déjà évoqué ici (déroulez plus bas jusqu'à la note du 26 janvier dernier), je signale deux chocs et une jolie surprise : « Parthenope », chef d’œuvre de Paolo Sorrentino (« La grande bellezza »), avec une divine actrice, Celeste Dalla Porta, qui symbolise à elle seule Naples et tous ses sortilèges – la liberté, l’amour, le vice, l’audace, l’insouciance, la mer réparatrice ou engloutissante... Un film d’une beauté et d’une densité rares, avec la patte de Sorrentino, ses plans serrés, la musique ourdie et les plans larges avec beaucoup de personnages, la délicatesse de sa caméra lorsqu’elle s’attarde sur un pan de paysage lointain, un pli, un acteur de dos, un vêtement bercé par un vent léger.

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    Il y a aussi « Tasio », de Muntxo Armendáriz, sorti en 1984 et qui ressort dans une version modernisée. Nous sommes dans la montagne basque, navarraise, dans un hameau d’une pauvreté extrême, après la guerre civile. Il est charbonnier (olentzero), il est amoureux, elle est folle de lui, l’existence est précaire, il faut braconner et pas se faire prendre, les sentiments sont forts, les acteurs (y compris les enfants) d’une vérité et d’une sincérité rares, et les paysages magnifiques. Je m’apprête déjà à revoir ce film, qui se situe dans la veine des « Saints innocents » de Mario Camus, d’après le beau roman de Miguel Delibes.

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    Enfin, il y a ce biopic de l’immense poétesse autrichienne « Ingeborg Bachmann » (c’est le titre du film), centré sur sa relation amoureuse compliquée avec le dramaturge Max Frisch, ses années d'errance entre Rome, Zurich, Vienne et le désert qui la sauvera grâce à un jeune amant. Il est aussi question de son impossibilité soudaine à continuer d'écrire de la poésie, en 1962, comme conséquence de sa rupture avec Max Frisch. On eut préféré voir Paul Celan à la place, avec lequel elle eut aussi une belle histoire, et qui fut moins tordu que Frisch. On croise en revanche le maestro Giuseppe Ungaretti, et cela fait toujours quelque chose, au cinéma (de même que nous voyons un John Cheever décati mais touchant, incarné par Gary Oldman, dans « Parthenope »). Le film, de Margarethe Von Trotta (« Hannah Arendt », « Rosa Luxembourg) vaut surtout par l’interprétation magistrale et d’une sensibilité bouleversante de Vicky Krieps, dont les ressentis sont admirablement suggérés, et filmés. L.M.

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