La lumière de leur nuit
J'ai écrit ceci dans une nouvelle, Morbidezza (elle ouvre Les Bonheurs de l'aube, La Table ronde) : Un fils ne pense jamais qu'un jour il fermera les yeux de sa mère, qu'il donnera la nuit à celle qui lui a donné le jour... Je venais de le faire. Ce soir, je tombe sur cette phrase d'Edmond Rostand, extraite de C'est dans la nuit qu'on croit à la lumière, citée par Boris Cyrulnik (dans Parler d'amour au bord du gouffre, Odile Jacob) : Il a cru à la lumière parce qu'il était dans la nuit. Moi qui vivais en plein jour, je n'avais rien su voir. Soyons vigilants. Surtout avec nos amis, nos proches. Imitons la lionne, qui dort toujours d'un oeil. La générosité, le partage, sont à la portée de notre attention. Ils n'en demandent souvent pas davantage. Le soutien, l'aide, l'accompagnement, le fortifiant intérieur, le turbo mental, tout cet attirail précieux, nous le possédons tous, mais nous le gâchons par paresse, négligence. Je ne veux pas tenir l'égoïsme pour responsable de l'obsolescence de ce merveilleux outillage, bien que la vie m'ait parfois démontré le contraire. (Ces aveugles-là sont riches sur la forme, mais pauvres, au fond. Ils ne sauront jamais voir, qu'eux. J'ai fini par les mépriser). Alors quand un pote est dans la merde, stoppez tout et allez-y. C'est l'essentiel de votre vie. Et de la sienne, à ce moment-là. (Faites passer).
Commentaires
Délicatesse...
Nous avons le plaisir d'apprécier,
Vous avez le don de nous montrer,
parfois, une facette nouvelle. Facette bien dissimulée derriere le grand jouisseur devant l'éternel que peut paraître Monsieur Mazzella.
Vos vérités sont justes, elles touchent.
C'est tellement délicat.
Puis je vous en remercier ?
Merci à vous, chère Aude, car je ne pensais pas que cette note pouvait susciter l'impression de la délicatesse. Je m'en réjouis par conséquent. A la vérité, je vois trop d'ingrats, d'égoïstes qui baissent la tête lorsqu'ils croisent le regard droit d'un ami dans le besoin. J'ai bien écrit : d'un ami. Ou un soi-disant tel.
Et la déception est un trait de caractère qui possède, à l'intérieur de moi, une résonance forte. Très forte.
D'où la profondeur de mes si récurrentes déconvenues.
Merci de votre sagace et sensible (délicate) lecture.