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A propos du duende

"Pour chercher le duende, il n'existe ni carte ni ascèse. On sait seulement qu'il brûle le sang comme une pommade d'éclats de verre, qu'il épuise, qu'il rejette toute la douce géométrie apprise, qu'il brise les styles, qu'il appuie sur la douleur humaine qui n'a pas de consolation."

Federico Garcia Lorca, Jeu et théorie du duende, (conférence prononcée en 1933 à Buenos-Aires et à Montevideo). Texte bilingue chez Allia. 

Commentaires

  • Le duende, qu'est-ce donc pour vous...le petit lutin démoniaque, le diable gracieux, chevillé au corps du toréro...le moment de grâce due à " une rencontre" artistique. Une révélation...le djin l'esprit frappeur... pour d'autres c'est le sésame de la culture espagnole. quelque chose d'intraduisible. Le mot en lui même viendrait du latin dominus...bref votre point de vue éclairé sur le motif...

  • Céline disait "Ecrire, c'est jouer sa peau".

    "le duende" suscite ces mots en moi : magie, enfance, sublimation, chair, étreinte, encre, sang, vie, âme.

  • je viens de me dégotter dans une foire aux livres une vieille édition de "l'Ecole des cadavres" du grand Louis- Ferdinand. Connaissez vous ce roman angelique...

  • je vous en prie, ce fut avec plaisir Benoît

    Non je ne l'ai pas lu, c'est un ouvrage (un diatribe aux "couleurs antisémites") qui fait suite à une lettre d'un homme juif je crois?

  • oulà je ne l'ai pas encore ouvert...mais si tel est le cas, et je le saurai très vite...je n'y toucherai pas...

  • Laissons Céline à son antésimitisme nauséabond et revenons à Lorca. Selon sa traductrice (texte précité), Line Amselem, Lorca lui-même ne peut définir le duende, ce je-ne-sais-quoi qui fait l'Espagne. Ce charme mystérieux du flamenco, le poète l'ajoute à l'Ange et à la Muse. Trilogie. Mais nous ne sommes pas plus avancés. Dans le corps de son texte, Lorca parle de ses sonorités noires, d'un pouvoir mystérieux que tout le monde ressent et qu'aucun philosophe n'explique. Mystère absolu, lutte et non pensée, le duende se vit. Il n'est pas dans la gorge, il remonte par-dedans, depuis la plante des pieds et il faut aller le réveiller dans les dernières demeures du sang. C'est un style vivant. Le duende opère sur le corps de la danseuse (de flamenco) comme le vent sur le sable. Le duende ne se répète jamais, pas plus que ne se répètent les formes de la mer dans la bourrasque. Le torero en a besoin pour toucher au coeur de la vérité artistique, au moment de vérité. Il arrive s'il le veut bien. Si je puis me permettre, j'écris à son propos, dans mon roman "Flamenca", ceci : "Elle (mon personnage principal, Orabuena, danseuse et chanteuse de flamenco) ne méprisait que le duende, les jours où il n'était pas au rendez-vous qu'elle lui fixait. Mais on ne convoque pas l'impalpable."...

  • bien sur que vous pouvez vous permettre, d'autant que ma curiosité en cette si mystérieuse matière vous implorait...mine de rien...

  • Merci Léon de ces "sensitive" précisions

  • Merci Benoît et Angélique. La phrase de Céline, rapportée au duende, n'en demeurerait pas moins forte et vraie comme des ailes de couteaux sur le dos d'un alba-troce (corrigerait Benoît...). Et les mots qui te sont venus à l'esprit, Angélique, sont d'une justesse taurine/rride.

  • Merci et bravo à vous messieurs les "faiseurs de mots", ovales pour certains, ronds pour d'autres, chacun sa forme géométrique...

  • Chère Angélique, tu fais admirablement la quadrature du cercle aux contours oblongs, par ici.

  • Merci Léon, je suis touchée, vraiment.

  • (¡ de nada, guapa !).
    Quant à Benoît, il avait déjà résumé l'affaire "duendista" dans sa première note, en évoquant la grâce et l'intraduisible.
    Je n'ai pu que paraphraser, avec le soutien de Federico.

  • Le « Duende », c’est un corps à corps entre l’homme et la création, c’est un corps à cœur entre la vie et la mort !
    Il faut de la musique, des paroles, des mots…et parfois, peut-être même un ballon !

    Federico Garcia Lorca écrit :

    Un soir, la Niña de los Peines jouait avec sa voix d'ombre, avec sa voix d'étain fondu, avec sa voix couverte de mousse et l'enroulait à sa chevelure.
    Soudain elle se leva comme une folle pour chanter, sans voix, sans souffle, sans nuances, la gorge en feu, mais avec duende. Elle avait réussi à jeter bas l'échafaudage de la chanson, pour livrer passage à un démon furieux et dévorant, frère des vents chargés de sable, sous l'empire de qui le public lacérait ses habits.
    La Niña de los Peines dut déchirer sa voix, car elle se savait écoutée de connaisseurs difficiles qui réclamaient une musique pure avec juste assez de corps pour tenir en l'air Elle dut réduire ses moyens, ses chances de sécurité ; autrement dit, elle dut éloigner sa muse et attendre, sans défense, que le duende voulût bien venir engager avec elle le grand corps à corps. Mais alors comme elle chanta ! Sa voix ne jouait plus ; sa voix, à force de douleur et de sincérité, lançait un jet de sang.

  • Très bel extrait, pierrot. On le trouve dans quelle oeuvre?

  • Federico Garcia Lorca
    Dragon-Le Songe de le vie-Le Public-Speech sur le théâtre-Jeu et théorie du "Duende"
    Editeur L'Arche

  • Noté, merci pierrot! J'aime quand ce chien de blog devient aussi une banque d'échanges, un self-service. Le partage, encore et toujours le partage...

  • léon , ......... t'exagère ! tu cites la 4 de couv de Juego y teoria del duende et tu demandes de quoi est extrait le texte , ben de celui la !
    ensuite à mon avis humble , sympatique etc . et sauf impossibilité notoire , le duende se lit en espagnol , et la langue de descartes vient tout embrouiller , en espagnol c'est si clair , ça coule de source ! toujours ce probleme de traduction qui ramène à la langue du lecteur au lieu de faire visiter la langue de l'autre , la vraie ,celle du duende !
    lam

  • De quoi parles-tu lam? Tu devrais (re)lire avant de réagir...

  • désolé ,

  • si vous cherchez le duende vous ne le trouvez pas si vous le trouvez ne le cherchez plus

Les commentaires sont fermés.