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EkAT

 

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(1) Les charmes, huile sur toile, 162x114

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(2) Le merle, huile sur toile, 130x130

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(3) Au jardin, huile sur toile, 195x98.

Voici trois créations parmi les plus récentes d'EkAT, www.ekat.fr . Des femmes presque nues, très belles, mélancoliques. Elles portent une fêlure en elles, elles sont sensuelles et végétales, ce sont des huiles sur toiles auxquelles l'artiste ajoute du bitume, de la cendre, des pigments divers et qui, par couches ou par palimpseste, ont chacune une histoire dense, parfois proche du retournement.

Commentaires

  • Toujours cette même parenté avec Klimt...

  • Oui pierrot. Avec "Au jardin", notamment.
    Le vent de l'inspire a le caractère d'une égérie.
    EkAT peint d'abord avec son ventre, avec sa mémoire, avec la joie vive d'une qui sent la catharsis bouger au bout des pinceaux.

  • Ce qui est étonnant c'est que le monde végétal aide à comprendre cette femme autant par ses couleurs que par ses formes. Il semble que c'est un arbre, une fougère qui tenait le pinceau. Donc je regarde ce corps souple avec la mémoire que j'ai des plantes et des arbres. Mais où rencontrer ces toiles ? Pourquoi ce nom au graphisme incertain EkAT qui boitille entre minuscule et majuscules ?

  • EkAT tient cependant à ce que vous désignez par un boitillement : "Ce k minuscule, cerné, fragile comme un grain de sable égaré mais qui dérange, démange ou sème juste un léger trouble", dit-elle elle-même. Lorsqu'elle met du végétal à côté de ces femmes, c'est pour refléter leur état d'âme. L'état d'une plante : d'eau, séchée, grimpante, fait écho à l'état d'esprit de chacune des femmes qu'elle peint. La confrontation de l'une avec l'autre "fait sens". C'est un langage subliminal, comme on dit. Le végétal parle de ce que ne disent pas, ne peuvent pas dire, ces femmes. Puisqu'elles végètent, ai-je envie d'ajouter...

  • J'ai enfin vu les toiles d'EKat. Quel grand bonheur ! Un temps tranquille pour les laisser venir au regard et offrir leur offrande de couleurs vibrantes, ces chairs crayeuses rosées d'ocre jaune. Effleurement d'une lumière venus d'ailleurs pour se glisse entre ces acanthes de bitume jusqu'au seuil d'une nudité pure et tremblante sous les soies blanches des voiles Un face à face envoutant avant de se risquer à d'autres sortilèges de lumière et d'ombres ceux des oeuvres de emm.t, photographe, elle.
    Deux talents accordés à une mémoire d'enfance secrète comme une sève.
    J'ai aimé ces heures de silence radieux. Merci à toutes deux.

    Dans ma besace j'ai emporté l'or des mots d'un sacré toréador. Sable du temps et de l'arène roulant son hymne sauvage et sacré dans la danse lente d'une muleta.
    Il est des chemins faits pour se croiser...

  • Je viens de fermer ce livre émouvant : "La Corrida du 19 avril".
    Comment vous dire Léon comme ces mots m'ont bouleversés. Je sentais peu à peu venir ceux de l'avant "ce pourquoi"...

    "La métaphore du toro s'est imposée d'emblée . Mère accompagnée dans son combat contre la mort par un fils bouleversé, courageux, aimant et noble, pudique aussi.

    "Adieu à la vie
    Entrar a matar
    Salida de la mater
    Toro doloroso."

    Merci, Léon.

    Dessins vifs de C. Delavallade

  • Chère Christiane,
    Cet après-midi de rencontres fut un réel bonheur. Une émotion. Un partage. Vos mots sont magnifiques pour dire les peintures d'EkAT et les photos d'emm.t (et merci pour ce que vous dites aussi de mon petit bouquin taurin par métaphore). Oui, vous avez raison de penser que la "beauté est rayonnante" et "le bonheur subtil"...

  • Ce n'est pas un "petit bouquin", Léon, quand je dis que vos mots m'ont bouleversée, c'est vrai ! J'imagine ce texte, déchirant, magnifié par des peintures d'EKat ou des photos d'emm.t. Les superbes dessins du toréador et du taureau de Catherine Delavallade m'ont, dans un premier temps, empêché de lire le livre, m'ont incité à retenir les mots qui faisaient écran à la douleur du fils. C'est un texte qui va si loin, si loin...

    "Le dernier toro est une écharde.
    Laisse-le charger de loin.
    Fais-moi confiance..."

    Le seul blog où j'ai pu écrire (en me décentrant d'un autre combat) : le vôtre, Léon... car c'était une si belle rencontre ce stand 625...

  • Encore merci Christiane...

    Pour les Parisiens, le stand 625 se trouve Place de la Bastille (grand marché d'art contemporain), il est ouvert depuis jeudi matin et fermera ce soir. Dépêchez-vous, il n'y en aura peut-être pas pour tout le monde!

  • http://art-maniac.over-blog.com/article-goya-tauromachie-55178504.html

    Quelques merveilles - 40 eaux-fortes signées de Goya. Elles sont exposées quelque part (?) jusqu'au 29 novembre...

  • Ces increvables gravures tournent en effet très régulièrement, ici ou là, partiellement et rarement en totalité, car il y en a beaucoup et nombre d'entre elles sont fixées. J'en ai vu à Malaga, à Barcelone, à Bayonne, à Paris... Les voir déjà sur le blog que vous indiquez est un déjà réel plaisir... d'ethnologue de la tauromachie. Goya agit en témoin et son art en devient doublement précieux.

  • Oui, Léon,
    un sacré choc visuel. Des noirs profonds des scènes en déséquilibre complet. L'absence du rouge et de l'or qui , habituellement, teintent les scènes de ta mêlent ici dans le noir de l'encre sur la plaque de métal rongée par l'acide, un bien mystérieux combat qui dépasse celui de l'homme et du taureau et qui est très proche de cet autre combat que vous avez écrit. Le lecteur de votre livre se glisse dans votre écriture et y découvre le fils qui, par amour se tient aux côtés de la mère en son agonie, lui offrant la beauté d'un ultime combat où il recevra comme elle les cornes acérées du toro en plein coeur. On peut mourir d'aimer. Quelque part en écrivant ce livre magnifique de pudeur et de douleur vous avez affronté le toro du malheur, le toro de la mort dans un récit si précis que l'on voit que rien de ce combat de l'arène ne vous est inconnu.
    J'ai pensé aussi aux litho noires de Picasso où la tache remplace peu à peu la forme reconnaissable des combattants, approche alors de votre écriture.
    Il y a là un grand mystère, celui de la création qui rend approchable la douleur.

  • Ce petit livre que vous évoquez si bien, Christiane, "La corrida du 19 avril" (lien sur la couverture du livre, colonne de gauche de ce blog), je l'ai vomi plus qu'écrit, le premier mai de l'année 1998, entre midi et quinze heures. Soit onze jours à peine après. Au bout de ce laps de temps unique dans ma vie, incomparable aussi, à l'issue de cette sorte d'hypnose, d'anesthésie et de douleur mêlées, j'étais KO comme si j'avais combattu Mike Tyson et Jack La Motta ensemble -ce qui ne m'est jamais arrivé (je n'avais jamais les bons gants). Le travail de deuil commença là. Une amie me proposa d'illustrer ces haïkus taurins qui disent la mort de la mère, en un ultime combat métaphorique. Un éditeur lut et fut sous le choc. Le bouquin parut, chose rare, deux mois plus tard. Les droits d'auteur furent reversés intégralement à l'association Vaincre le cancer. C'était la moindre des choses. Je me souviens d'une presse formidable, notamment d'un papier dans Elle très touchant... Merci encore de votre subtile lecture.

  • Difficile de vous écrire tout ce que j'ai ressenti en le lisant. Le feuilletant (sans le lire) -dans le métro- je ne m'étais attachée qu'aux superbes dessins de votre amie et connaissant votre regard sur les corridas (à travers vos billets) je n'avais pas soupçonné un seul instant l'écriture du livre. Aussi ai-je été terrassée en le lisant le soir. C'est en cela que je disais que ces desins (une splendeur) avaient fait écran pour moi aux mots. Mais quelle création plastique pourrait aller à la rencontre de ce combat terrible et de cet accompagnement si ce n'est une musique (peut-être) ou un Giacometti, ou un Soulages...).
    A vrai dire les mots , vos mots n'ont besoin d'aucune image réaliste, juste un papier très rare pour les poser , les faire vibrer. Je pense aux merveilleux livres d'art de Véronique Agostini (éditions les Aresquiers). Je me demande ce qu'elle ferait de vos Haïkus élégiaques ?
    Merci pour ce livre qui est plus qu'un livre.

  • Le catalogue des Aresquiers est en effet magnifique (je viens d'y aller voir). Une autre édition, sans illustration, de ma "Corrida", figure dans mon anthologie personnelle, intitulée "Femmes de soie et autres oiseaux de passage" (Séguier), sur un papier ivoire du plus bel effet.
    Mais les deux livres (La Corrida du 19 avril et Femmes de soie) sont aujourd'hui épuisés -tandis que ces textes sont toujours en pleine forme. Il faudrait donc, il suffirait, de leur trouver un nouvel accueil éditorial.

  • Il faut le faire, Leon. Ne laissez pas se perdre ce trésor. Contactez V. Agostini. Elle a fait un travail prodigieux avec les poèmes d'Angèle Paoli...

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