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Dans "metro" d'aujourd'hui

L’HOMME DESCEND DU METRO


Et parfois du songe. Pas toujours rêveur, le songe. Plutôt simiesque justement : lorsque la pub et le marketing se mettent à singer la réalité masculine en la caricaturant, cela donne des créations qui ressemblent davantage à des vues de l’esprit qu’à des reflets du réel.
Exemples : de l’homme, « Y » donc, on a décidé qu’en ville, il était devenu « métrosexuel », il y a environ trois ans : soit un hétéro affirmé, mais assumant clairement sa part de féminité, à la faveur de l’acceptation générale du phénomène gay. Rien à voir avec les obsédés de ce beau journal qui m’accueille ! Son icône était David Beckham, pour faire court. Il pouvait donc se maquiller, faire du shopping, et rester un vrai mec.
Puis, l’ « ubersexuel » a surgi. Icône : George Clooney. Très mâle. Cela a rassuré les hemingwayens. La virilité de chacun s’en trouva réconfortée.
Entre temps, j’ai personnellement créé le néologisme de « métrosensuel» (pour titrer l’essai éponyme d’une auteure), histoire de rappeler que l’homme pense d’abord avec sa tête.
Un nouveau concept, préfabriqué –à l ‘intention de l’industrie, ne nous leurrons pas (des produits de beauté et du prêt-à-porter notamment), détrônera vite Clooney.
Notre époque en perte de foi, néanmoins explosée par des guerres de religions planétaires, a besoin de démiurges, d’icônes générationnelles palpables.
Savez-vous par exemple que, lorsque le mythe vivant Beckham dort avec sa femme dans un hôtel au Japon, l’hôtel vend ensuite aux enchères et par petits bouts, les draps –non lavés, bien sûr !..
Et l’homme dans tout çà ? Muséifié, en plein déclin, comme le souligne un essai sur le sujet. La presse qui lui est dédié, après une embellie, commence à battre de l’aile. L’homme traverse une crise d’identité certaine. Objet, convoité, vampirisé, dévirilisé, il devient « une femme comme les autres ».
Mais il demeure, qu’il soit homosexuel, hot célibataire, jeune père, papy, quadra en rupture de ban, un mec qui n’aime pas être étiquetté. Alors contre tout cela, une seule valeur-refuge. Aragon. Louis Aragon. Lequel disait : « La femme est l’avenir de l’homme ». Yeah ! L.M.

Retrouvez ce "point de vue" dans la page "Paroles" de Metro de ce 13 avril.

Commentaires

  • Aragon qui, me semble-t-il, est devenu homosexuel à la fin de sa vie, seul moyen pour lui de la supporter (sa vie) sans Elsa. Quelqu'un m'a appris ça il y a peu, qu'en penses-tu ?

  • j'en pense que lorsque l'on aime démesurément comme Louis a aimé Elsa, même l'homosexualité n'y peut rien. Surtout si la mort intervient pour couper le fil. L'écriture, peut-être, peut quelque chose. Et encore. Elle devient centrée, pas oublieuse. Cathartique, mais remuante et entretenante. Et s'agissant d'Aragon (tant pis pour la mémoire d'Elsa), on peut s'interroger sur son homosexualité initiale, latente; donc. Souviens-toi de la première phrase d'"Aurélien" : 'la première fois qu'il vit Bérénice, Aurélien la trouva franchement laide"...
    D'accord, cela ne veut rien dire, mais cela dit. Et lepersonnage central qui a inspiré le roman, c'était ce grand salaudfacho de Drieu (un sacré grand écrivain , en attendant, mais un facho quand même), soit un homme (à femmes, certes, mais), un homme quoi.
    Quoiqu'il en soit, la femme est l'évenir de l'homme. Merde quoi. Et poru revenir à ta question, Fisso : supporter la vie sans son amour, c'e'st sûrement possible. Mais, pour l'heure, je ne le pense pas...

  • Je savais bien que tu saurais me donner plus d'infos sur le sujet. Et pour revenir à ma question, j'ai l'impression que tu n'es pas le seul à penser ce que tu penses. Sauf que toi tu le dis tandis que d'autres ne le disent pas mais le montrent par leurs réactions quand on les pousse un peu. lol Je t'embrasse.

  • mais il ne faut pas confondre une sexualité incertaine, ou ambigue, avec un besoin de sexualité et d'oubli, conduisant à une expérience radicale.

  • Trop fort pour moi. J'ai beau lire et relire, je ne comprends pas. Je vais peut-être en parler à mon psy, vu que mon cheval est parti en vacances.

  • Je repensais à ce que tu disais de ces hommes qui ne s'avouent pas (même à eux) leur homosexualité, et qui l'avouent encore moins aux femmes : c 'est l'ambigüité, la sexualité incertaine.
    Et je disais donc que, Aragon avait peut-être exprimé son homosexualité, une fois Elsa disparue, ou bien qu'il avait fait une expérience radicalement opposée : l'anti Elsa, soit l'anti toutes les femmes, donc les hommes.
    Par besoin d'oublier Elsa, par besoin de sexualité, aussi.
    Qu'en sais-je? Je sens que je deviens oiseux, moi qui ne veut que devenir oiseau!..
    Est-ce plus clair, ma Fisso?..

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