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  • Grands Caractères

    IMG_20180303_130639_resized_20180303_075620807.jpgMe voici donc, avec quatre consoeurs des merveilleuses éditions Passiflore - pilotées par les talentueuses Florence Defos du Rau et Patricia Martinez -, décliné en édition grand format, saisie en corps 18 à l'attention de ceux qui aiment lire mais qui ont la vue basse, comme on dit : il s'agit, pour mes consoeurs, de Fabienne Thomas, Marie-Laure Hubert Nasser, Pascale Dewambrechies, et Chantal Detcherry.

    Cette édition a la taille d'un cahier, avec des pages lisibles de loin, confortables à bout de bras, que l'on feuillette comme un tapuscrit ou presque. J'ai personnellement la joie d'y donner à lire (en bonus) une préface dont me gratifia Michel Déon en 1995, ainsi qu'une lettre de Pierre Moinot - autre académicien, auteur d'un inoubliable Guetteur d'ombre (Prix Femina 1979), datant de la parution de ce petit bouquin en 1992. C'est la quatrième version de Chasses furtives. Après ses éditions chez J&D, puis Gerfaut, chez Passiflore en version normale, voici - et chez le même éditeur donc -, celle en Grands Caractères, laquelle prolonge d'ailleurs la version numérique (e-book). Pour que continue de vivre la littérature, faites passer! L.M.

    Ci-dessous, la lettre de Pierre Moinot, et pour extrait, le début du livre : 

    IMG_20180303_202022_resized_20180303_082114625.jpgIMG_20180303_202332_resized_20180303_082420642.jpg

  • Cheng à l'âme

    Capture d’écran 2018-03-03 à 17.44.43.pngTon âme, tu la sais sans la voir, mais tu vois

    Celle d’un autre quand il s’émeut ou se confie.

    Miracle des regards croisés, fenêtre ouverte :

    Voyant l’âme de l’autre, tu vois la tienne propre. 

    Cet extrait de Enfin le royaume (Gallimard), recueil de quatrains de François Cheng, poète (et académicien) délicat, discret, subtil, qui nous a déjà donné des perles comme A l'orient de tout, ou La vraie gloire est ici (Poésie/Gallimard) est à recopier, à plier et à offrir, à glisser dans sa poche ou dans son sac, entre ses seins ou dans le creux de son oreille...

    Plus personne n'écrit de quatrains, aujourd'hui. Voilà un genre tombé en désuétude et ravivé par ce recueil profond, qui nous fait oublier le dépouillement tant aimé du haïku, et tout aussi essentiel, tout autant ouvert à la réflexion sensible, à la méditation épurée.

    François Cheng pense qu'un seul quatrain peut résumer toute une vie. C'est dire combien ce genre poétique strict (5-7-5-7 pieds) est une poésie en pensée figurant le concentré. Une contrainte vers l'essentiel. Une démarche vers l'irréductible.

    Ecrire un quatrain, c'est faire voeu de concision, de retenue, de condensation, de cristallisation, c'est émonder, épurer, dit-il. C'est consentir à la brisure. Soit renoncer au bavardage, faire voeu de silence et d'observation bienveillante du monde, du paysage, du regard et de l'âme de l'autre.

    Voici deux autres quatrains contenus dans ce précieux recueil, histoire de s'en convaincre davantage :

    Le sort de la bougie est de brûler.

    Quand monte l'ultime volute de fumée,

    Elle lance une invite en guise d'adieu :

    "Entre deux feux soit celui qui éclaire!"

    Et celui-ci : 

    Nous avons bu tant de rosées

    En échange de notre sang

    Que la terre cent fois brûlée

    Nous sait bon gré d'être vivants.

     

    Et nous aimons. L.M.

     

     

  • typoésie

    Capture d’écran 2018-03-03 à 09.28.10.pngFrancis Ponge passa sa vie à analyser la poétique des choses à travers les mots qui les désignent et son parti pris est indépassable.

    Jérôme Peignot joue quant à lui avec la forme des mots en proposant une lecture typographique ludique, érotique, humoristique. Ses Typoèmes (Actes Sud) sont une cour de récré où palindromes, anagrammes et esperluettes se bousculent comme des mômes espiègles.

    Cette invitation à la lecture typographique du monde à travers les jeux entre les lettres désigne une poésie visuelle précise réclamant une attention qui débouche sur une réflexion légère.

    A l'instar des mots-valises, la typoésie est communicative : elle donne immédiatement envie de créer des typoèmes, comme nous avons aussitôt envie de trouver des mots-valises lorsque nous en lisons quelques uns : nous nous prenons délicieusement au jeu...

    Il s'agit en somme de jongler avec les mots de différentes façons, mais avec une dimension poétique dans la seconde manière, faite de simplicité facétieuse, voire de douce grivoiserie. Avec la typoésie, nous jouons par conséquent davantage avec les lettres. Peignot nous invite ainsi à retrouver l'étymologie graphique des êtres et des choses. Amusons-nous. L.M.

    Trois exemples parmi tant : IMG_20171031_120844_resized_20180303_093039067.jpgIMG_20171031_120936_resized_20180303_093038299.jpgIMG_20171031_120848_resized_20180303_093038702.jpg