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A quel Prix?

images2.jpgCi-contre, le logo du grand vainqueur du Goncourt. Jérôme Lindon, fondateur des éditions de Minuit (que sa fille Irène continue de diriger dans le droit fil d'une haute exigence littéraire), avait découvert Marie Ndiaye et publié son premier roman (ainsi que neuf autres livres, dont Rosie Carpe, roman couronné par le Femina il y a huit ans), et Jean-Philippe Toussaint (consolé le lendemain de l'attribution du Goncourt par le Prix Décembre et ses 30 000 €), comme Laurent Mauvignier (j'ai fini par arriver à bout de ses Hommes poussifs et lents à se dire), publient toujours à l'enseigne de la sobre étoile du mitan de la nuit. (Je ne connais pas les livres de Delphine de Vigan, quatrième auteur -Lattès-, finaliste chez Drouant). Or (détail?) c'est Gallimard, éditeur du roman couronné de Ndiaye, qui remporte la mise. Je n'ai pas le coeur à commenter le Renaudot. Je me réjouis pour Pierre Michon, car son Grand prix du roman de l'Académie française couronne un auteur majeur et, indirectement et de manière posthume, le travail éditorial (comparable à celui des Lindon père et fille) de Gérard Bobillier, patron emblématique des éditions Verdier, disparu le 5 octobre dernier. Le Médicis m'indiffère un peu, cette année, même si j'aime la plume abrupte et acide de Dany Laferrière (mais je n'ai pas lu son dernier). Je verrais bien Brigitte Giraud décrocher le Femina, et Jean-Michel Guenassia ou bien Simon Liberati, l'Interallié. Ainsi, ce dernier prix ne serait pas à nouveau surnommé l'intergrasset. Je pense enfin à Jean-Marc Parisis pour le prix de Flore (*). Et après, qu'on nous fiche un peu la paix avec ces coquetèles, comme l'écrivait Roger Nimier, où tout le monde littéraire se déteste en se souriant, tout en grignotant des canapés. Et nous retournerons à nos lectures -n'ayant pas de prix-, du moment : Jorge Amado, Joyce Carol Oates, Michel Foucault, Baruch Spinoza toujours, Virgile (L'Enéide monumentale que publie Diane de Selliers est un chef d'oeuvre de l'édition d'art!), et Marguerite Duras. Des petits jeunes... qui nous aident à écrire. Merci à eux.

(*) Je note en passant que certains grands favoris, comme David Foenkinos, sont passés à l'intraitable trappe des jurys...

Et je voudrais enfin rappeler que Tristes tropiques, de l'immense Claude Lévi-Strauss, premier grand traité d'ethnologie moderne, structuraliste, humaniste, et qui commençait par cette phrase célèbre : Je hais les voyages et les explorateurs, avait fait partie de la sélection du Goncourt en 1955. Preuve qu'à l'époque, l'ouverture  au talent était large, puisque les jurés durent voir une sorte de roman dans cet essai majeur au style impeccable, qu'il est toujours tonique de relire.


Commentaires

  • Ca c'est du tour d'horizon. On dirait du Kleber Haedens. Sec, net, précis. Et les éditions de Minuit, et les éditions Verdier. Heureusement que des éditeurs veillent... Corti, d'autres... Merci pour ce message vivifiant.

  • Grazie mille, caro Ritchie...
    Oui, Corti bien sûr, mais hors-actu, en ce moment, et c'est sa force : la permanence, l'état de veille; l'éditeur est un guetteur mélancolique.
    Kléber Haedens, voilà qui fait vraiment très plaisir.
    Adios!

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