Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Lectures fortes

images (5).jpegLectures fortes, importantes, de l'été : Le village de l'Allemand, de Boualem Sansal (folio), courageux, passionnant, vertigineux, superbement écrit, captivant; envoûtant même. Ce "Journal des frères Schiller", issus d'une mère algérienne et d'un père allemand dont ils ignoraient qu'il fut nazi avant de refaire sa vie dans le bled algérien est si émouvant qu'il en devient dérangeant. Il est de ces romans qui, une fois leur lecture achevée, continuent de nous parler des jours durant. Et réflechissez : ce n'est pas si courant.

Le nom de trop. Israël illégitime? de Jacques Tarnéro (Armand Colin), chef-d'oeuvre d'érudition et de réflexions sur Israël depuis les origines, sa images (6).jpegperception par une certaine gauche, le danger islamiste (admirablement décrit aussi par Sansal -tant en Algérie que dans nos "cités"), l'assimilation dangereuse entre Israël et le régime nazi et beaucoup d'autres sujets qui devraient faire davantage débat (les menaces réitérées de l'Iran d'effacer Israël de la carte du monde, par exemple) et qui, curieusement, n'émeuvent pas outre mesure les opinions française et internationale... M'est avis que ce livre fera date. 

Les pissenlits, de Yasunari téléchargement (1).jpegKawabata (Albin Michel), roman inachevé et d'une grande poésie où percent l'ellipse, la cécité, la folie heureuse ou bien naïve, les beautés de la nature, l'approche sereine de la mort.

Total Kheops, de Jean-Claude Izzo (folio policier), premier volume de la trilogie marseillaise de Fabio Montale : il était temps que je m'y images (8).jpegplonge! -Quel plaisir, nom d'un p'tit bonhomme... On circule dans ses pages (et dans un Marseille dont on tombe forcément amoureux) comme dans un grand Fred Vargas : L'homme à l'envers par exemple, relu avant l'été just for pleasure). Je suis d'ailleurs en immersion dans Chourmo, le second volet de la trilogie qui s'achève avec Solea, du regretté Izzo. 

Le garçon qui voulait dormir, d'Aharon Appelfeld (Points), l'immense écrivain s'autodécrit à travers les traits du jeune Erwin, 17 ans, recueilli en Palestine (encore sous mandat images (7).jpegbritannique) après la guerre, et qui commence une seconde vie déjà, au moment de bâtir Israël. L'adolescent ne trouve l'apaisement que dans le sommeil. Il semble vouloir oublier, tandis qu'il cultive inconsciemment les souvenirs. En réalité, la fuite inexorable et prégnante dans le sommeil lui permet de retrouver ses parents morts dans les profondeurs de la nuit, lui qui doit aussi désapprendre sa langue maternelle pour apprendre l'hébreu. C'est puissant et tendre à la fois, prodigieusement onirique et tendu, et à la fois accroché au réel. Un livre aussi bouleversant que l'inoubliable Histoire d'une vie, du même Appelfeld (Points).

Commentaires

  • Je vais régulièrement sur votre site, si riche, même si je n'envoie pas de commentaires. Que de livres vous donnez envie de lire, moi qui, depuis plus d'un an, ne fais que cela, sans me lasser. Une vraie drogue. Les derniers, qui m'habitent encore : "Patrimoine", de Philippe Roth (qui ne pourrait se reconnaître en ce fils refusant de voir partir son père ?) et "La leçon interrompue", une suite de nouvelles de Herman Hesse (j'ai surtout aimé la première, ayant trait aux souvenirs de son enfance, colorés et lumineux comme une miniature médiévale. Chez tous deux, la passion du détail, qui est la mienne et qui seule, fait espérer la survie de ceux que l'on a connus.
    Merci
    DS

  • Je prends des notes, sélection pour le moins éclectique et alléchante;..

  • Merci Dominique et Sylvain, pour votre lecture respective, attentive et amicale -et surtout pour vos lectures parallèles si toniques, si engageantes. Je "prends" vos conseils. La qualité de vos interventions honore ce blog et je me félicite de vos "post". Mais je vais cesser d'écrire comme on fait un discours avant les petits fours... Oui : Roth, que j'ai encore trop peu lu. Oui, revenir à Hesse! Et oui Sylvain, Harrison encore et toujours. Et tant d'autres infréquentables qui savent vivre la vie là où elle niche. Vaya!

  • "...la passion du détail, qui est la mienne et qui seule, fait espérer la survie de ceux que l'on a connus". C'est très juste et beau, DS.

Les commentaires sont fermés.