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Spinoza... -"Encore!" (oui)

Ce qui est revigorant avec Spinoza, c'est qu'il ne badine pas, mais préfère se servir de sa badine pour (r)éveiller son lecteur, notamment avec sa conception de l'utile et du nuisible. Tout ce qui est mauvais, souligne Deleuze (pour le génial philosophe du désir et du bonheur comme vertus cardinales, qui doivent gouverner inexorablement le monde et chacun de nos actes), se mesure à la diminution de la puissance d'agir (tristesse-haine), tout ce qui est bon, à l'augmentation de cette même puissance (joie-amour). D'où la lutte totale de Spinoza, poursuit l'exégète parfois totalement abscons (et chiant car incompréhensible, verbeux, jargonaute, branlatoire -un défaut de son époque : 1970 : Vincennes, post-68, Foucault, Reich, baba-cools, Lyotard, Libé1, Sartre icônisé, etc), la dénonciation radicale de toutes les passions à base de tristesse, qui inscrit Spinoza dans une grande lignée qui va d'Epicure à Nietzsche (il ajoute, plus loin dans son livre Spinoza Philosophie pratique, déjà évoqué plus bas ici même, et curieusement à mon sens : Hölderlin et Kleist. Mais bon... Pourquoi pas des poètes en un temps de manque? : Hölderlin : Wozu dichter in dürftiger zeit? -Et de scission, par conséquent. La poésie schismatique, ça change un peu!). Tout ce qui enveloppe la tristesse doit être dénoncé comme mauvais, et nous séparant de notre puissance d'agir : non seulement le remords et la culpabilité, non seulement la pensée de la mort, mais même l'espoir, même la sécurité, qui signifient l'impuissance (Éthique, IV, 47).

Je trouve cela lu-mi-neux. Spinoza est un anarchiste autogéré qui ne compte que sur ses propres forces et marche sur ses deux jambes (autonome comme dans l'esprit du maoïsme originel, pur).

ET VOUS?

Commentaires

  • Diantre! Pourrait-on pousser le bouchon jusqu'à dire que Spinoza est l'initiateur de la pensée ultra-libérale...

  • Oulà! Tiens ton bouchon Pierrot...

  • Un petit peu de Baruch pour faire le barouf dans mon esprit le soir, avant de me coucher. Formidable. L'Ethique comme livre de chevet. Et aussi l'Intranquilité. L'avantage de ce dernier, c'est qu'il peut se picorer. Spinoza, moins ;-)

  • Vrai pour Pessoa. Pour Baruch, il faut surligner les phrases-clés en première lecture, puis les picorer en le relisant. Le top des top à propos de picorage, c'est -selon moi- le Journal de Jules Renard : une lumière à chaque page, voire plus!

  • oui le journal de Jules Renard...

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