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  • Villa l'autre

    Picoré dans" Villa Amalia", le dernier Quignard (Gallimard), qui se passe à Ischia, où Anne Hidden fuit et se reconstruit...
    Allez, un petit peu de réclame :

    CHAUVES! LISEZ "VILLA AMALIA", VOS CHEVEUX REPOUSSERONT!

    (Photo : Ischia en janvier).

    "Ceux qui ne sont pas dignes de nous ne nous sont pas fidèles. (...) Leur engagement à nos côtés n'entraînait pas leur peur ou leur fainéantise, leur incurie, leur désoeuvrement, leur régression, leur bêtise. Nous observons assis dans nos fauteuils, étendus dans nos baignoires, couchés dans nos lits, des êtres engourdis pour lesquels nous n'avons plus d'existence. Ce n'est pas eux que nous trahissons en les abandonnant".
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    "Le docteur Leonhardt Radnitzky hélas était aussi généreux dans ses inquiétudes somatiques, dans l'obsession de ses difficultés familiales, à l'égard de ses problèmes professionnels, qu'il était prodigue de ses joies, de ses envies subites, de ses gourmandises impromptues, de ses randonnées improvistes, de ses plongées soudaines" (à Procida).
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    "Confier à l'autre son sommeil est peut-être la seule impudeur.
    Laisser se regarder en train de dormir, d'avoir faim, de se tendre, de s'évaser, est une étrange offrande".
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  • Le livre à peine paru

    Je me précipite dans un bar wifi pour l’écrire. Dans une urgence déplacée ; voire inutile.
    (Preuve que ce blog devient un journal, au sens premier du terme).
    « Le jour à peine écrit » à peine arrivé sur les tables des librairies, Gallimard
    Claude Esteban (évoqué dans une note précédente : « Fulgur »), meurt. Subitement. 70 ans, il y a trois jours. C’est dans « Le Monde » de cet après-midi (daté 14).
    Il a évoqué ses amis peintres dans « Veilleurs aux confins ».
    Je pense au dernier livre de Kenneth White, qui emprunte à je ne sais plus qui la belle expression, voisine, de « Rôdeur des confins ». Esteban était les deux à la fois. Un poète de la frontière animale et de la sensualité féline. Lire Esteban comme on reprend Char, Jaccottet ou Dupin. Avec ferveur et appétit.

    (encre d'evelyne berdugo)

  • Dans "metro" d'aujourd'hui

    L’HOMME DESCEND DU METRO


    Et parfois du songe. Pas toujours rêveur, le songe. Plutôt simiesque justement : lorsque la pub et le marketing se mettent à singer la réalité masculine en la caricaturant, cela donne des créations qui ressemblent davantage à des vues de l’esprit qu’à des reflets du réel.
    Exemples : de l’homme, « Y » donc, on a décidé qu’en ville, il était devenu « métrosexuel », il y a environ trois ans : soit un hétéro affirmé, mais assumant clairement sa part de féminité, à la faveur de l’acceptation générale du phénomène gay. Rien à voir avec les obsédés de ce beau journal qui m’accueille ! Son icône était David Beckham, pour faire court. Il pouvait donc se maquiller, faire du shopping, et rester un vrai mec.
    Puis, l’ « ubersexuel » a surgi. Icône : George Clooney. Très mâle. Cela a rassuré les hemingwayens. La virilité de chacun s’en trouva réconfortée.
    Entre temps, j’ai personnellement créé le néologisme de « métrosensuel» (pour titrer l’essai éponyme d’une auteure), histoire de rappeler que l’homme pense d’abord avec sa tête.
    Un nouveau concept, préfabriqué –à l ‘intention de l’industrie, ne nous leurrons pas (des produits de beauté et du prêt-à-porter notamment), détrônera vite Clooney.
    Notre époque en perte de foi, néanmoins explosée par des guerres de religions planétaires, a besoin de démiurges, d’icônes générationnelles palpables.
    Savez-vous par exemple que, lorsque le mythe vivant Beckham dort avec sa femme dans un hôtel au Japon, l’hôtel vend ensuite aux enchères et par petits bouts, les draps –non lavés, bien sûr !..
    Et l’homme dans tout çà ? Muséifié, en plein déclin, comme le souligne un essai sur le sujet. La presse qui lui est dédié, après une embellie, commence à battre de l’aile. L’homme traverse une crise d’identité certaine. Objet, convoité, vampirisé, dévirilisé, il devient « une femme comme les autres ».
    Mais il demeure, qu’il soit homosexuel, hot célibataire, jeune père, papy, quadra en rupture de ban, un mec qui n’aime pas être étiquetté. Alors contre tout cela, une seule valeur-refuge. Aragon. Louis Aragon. Lequel disait : « La femme est l’avenir de l’homme ». Yeah ! L.M.

    Retrouvez ce "point de vue" dans la page "Paroles" de Metro de ce 13 avril.