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La bienveillante

Une main bienveillante (rien à voir avec le Goncourt 2006) m’a adressé par la poste une copie en couleur d’un entretien que Julien Gracq donna au Magazine littéraire daté de décembre 1981 (et qui reparaît ces jours-ci dans un numéro anniversaire). Un entretien publié donc il y a pile 25 ans ce matin. Car je viens juste d’ouvrir le courrier –mon premier depuis deux mois, là où je me trouve provisoirement, et j’y ai trouvé ce bonheur grand…
Un quart de siècle après, la parole de Gracq, au sujet de l’écriture et de ses lectures adolescentes et fondatrices (il s’agissait pour Jean Roudaut d’évoquer avec lui le capital En lisant en écrivant, qui était paru en 80 chez José Corti), n’a pas davantage pris une ride, que son œuvre dans sa totalité –elle débuta en 1934 avec Au château d’Argol-, n’en possèdera jamais une seule. Julien Gracq, l’homme –que j’ai l’immense chance de connaître, avec lequel j’ai entretenu une correspondance de 1985 à 1999, et auquel je rends visite de temps à autre, depuis, à Saint-Florent-le-Vieil, est un jeune homme vert de 96 ans et demi. Mieux ! C’est un classique vivant (c’est plus fort qu’une légende). D’ailleurs, lorsque je me rends à St-Florent, j’ai l’impression de rendre visite à Flaubert et à Stendhal réunis, ressuscités, tant l’envergure de J.G. est immense, à mes yeux de « lecteur partisan » (c’est ainsi qu’il m’a défini un jour, à propos de ma connaissance de son œuvre). Je l’affirme sans risque : Julien Gracq est le plus grand écrivain français, depuis ces deux géants (+Proust), aux côtés desquels je le place…
medium_en_lisant.jpegLe problème est que cet envoi postal, qui m’a touché au plus profond de moi, a aussi réveillé une fringale de replonger dans  En lisant… Seulement, je me trouve à plus de 800 km de ma bibliothèque ! Et, manque (partiel) de bol, ici je n'ai "que" Un beau ténébreux et La Presqu'île. Il va donc me falloir faire dare-dare les pharmacies, cet après-midi (c’est ainsi que je désigne les librairies) avec l'espoir chevillé au corps que l'une d'elles possèdera l'opus.

Commentaires

  • j'ai découvert grace à vous julien Gracq , cela faisait des années que mon oncle me bassinait avec lui ! mais je n'écoutais pas , j'ai lu pour l'instant , les "eaux étroites " , enfin j'y suis immergé , car la lecture est lente et multiple ( j'ai beaucoup de lectures en chantier ) , un grand merci donc , existe t'il un mag lit sur j gracq ?
    Lambert

  • La chaaaance! Trobiennn!.. Un oncle qui vous bassine avec Gracq, il faut le portraiturer et sculpter son buste pour le manteau de la cheminée du salon!
    Le n° du ML consacré à Gracq est épuisé, mais on tombe encore sur lui chez les bouquinistes (bonne chasse!).
    Vous semblez apprécier davantage la poésie que la prose : "Les eaux étroites" sont donc la meilleure entrée. Poursuivez avec "Liberté grande", ses poèmes en prose. Après, prenez un grand roman à bras le corps, comme "Le Rivage des Syrtes", ou son grand récit, "Un balcon en forêt". Je précise cela car, le meilleur des "dossiers" jamais consacré à Gracq, restera son oeuvre elle-même... L'exégèse saura attendre.

  • oui c'est parfait pour moi , j'aime la poésie dans la prose , ce qui attire de façon mon mystérieuse mon nez en trompette de la destiné , comme je déterrerais une truffe si j'étais ...
    la prose prosaïque , ou le discours trop bien charpenté me laisse sur ma faim , soif de voir de voir ce qu'il y a derrière la porte ,
    l'homme et le monde à jamais liés , un relent de tagore , dès qu'il s'en éloigne , de l'un , de l'autre , je sens comme quelque chose de faux s'immiscer , d'incomplet ,
    bon week end
    L

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