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  • toi si t'étais l'bon dieu...

    ...tu f'rais valser les vieuuuux.... aux étooooiiiiiiles!...

    toi....

    toi si t'étais l'bon dieuuuu...

    tu rallum'rais des bals.... pour les gueuuuuux...

    toââââ....

    toi si t'étais l'bon dieu....

    tu s'rais pas éconôôôme...... de ciel bleuuuu

    mais...

    tu n'es pas le bon-dieu...

    toi tu es beaauucoup miiiieuuux....

    tu es un hoooomme.............. 

    tu es un hoooommeeeeeuuuu

    tu es un homme.

    (jacques brel) 

  • novembre

    Premier jour de novembre, temps de Toussaint. Comme d'hab'. Morne, pluvieux, gris, triste à mourir. Un temps à aller aux escargots. Aucune envie d'aller aux escargots. Ni aux cèpes, devenus rares ces jours-ci, ni à la palombe (de toute manière, elles ne passent pas : la terre se réchauffe!).

    2 novembre, soleil radieux, ciel bleu intense, fraîcheur de bon aloi -de saison, enfin. Le roux des arbres brille, la mer scintille, et la mort avance, sournoise, en rampant comme une vipère ou, pis, comme une limace. Je n'ai jamais eu d'affection pour les limaces. Soit en laissant derrière elle sa bave acide, que je m'emploie à effacer sans relâche avec le chiffon de mon âme.

    L'homme est un rat : il s'adapte, à force, à tout. Au pire comme au meilleur, en n'ayant plus conscience, à la fin, ni du bonheur, ni du malheur. Une sorte d'anesthésie mentale parvient à tout dissoudre. Le plus dur, ce sont les premières fois. Et avec un certain entrainement -et une indispensable dose de force intérieure, quand même-, chacun peut tout faire. Tout. Même ce que nous jugions impossible jusque là, ou bien réservé à d'autres, devient... facile. Nous le faisons de bonne grâce. Nous nous exécutons presque de bon coeur, en respirant à fond un bon coup, avant, et allez!.. L'homme est un rat. Et la mort une pute.

    Rien de nouveau sous le soleil de novembre, par conséquent, lequel a le bon goût de briller comme jamais, aujourd'hui, au-dessus de Bayonne. Ce midi, sur la terrasse, l'énorme dorade royale, pêchée la nuit dernière, avait un goût d'iode que lui disputaient les huîtres de Quiberon n°3. Le Carbonnieux blanc 2001 avait encore cette vigueur attribuée d'ordinaire aux vins de l'année. Le gâteau basque aux cerises était moelleux comme un coussin sous la tête, l'été, à l'heure de la sieste. C'est toujours çà de pris.

    Tutto va bene, ou presque.