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"Elle a des yeux de voleuse de cerisesElle possède un regard foudre ourlé de si beaux cilsDes yeux qui disent malice ma brise me grisentElle n'a pas les mots dans les pochesElle ne garde pas ses cils dans ses yeux feuElle, mon beau souci, please!S'il plaît au soleil d'ici, je percerai à jour azur le secret des si lisses cilsSes yeux hélices plissent de rire silice felizDélice, délice des cils, délices l'hélice de tes yeuxTornade au coeur de mon ventre tord mon sourire d'être sous ton regardMalicieuse balise océaneTon sourire essuie le sel des larmesAttise bizzzz la nuit des nuitsVersa-t-il, Ulysse, un regard lisse sur sirènes, dis?La nuit versatileLes courants sensiblesLa mer lisseTes si doux cils déliceTa peau micaOnt conduit Ulysse à Ithaque attaque, tic sous cils style(genre...)"Vassilis DamestoiosTraduction : J.B.Adamsberg (Athènes, 2006)
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Sanlucar de Barrameda
En ce moment, je cite, j'ouvre cette colonne aux autres, aux émotions textuelles de mes jours et de mes nuits. Ce matin, c'est à celui qui fut mon premier rédacteur en chef (à Sud-Ouest Dimanche, années 80), et qui est par ailleurs écrivain, Pierre Veilletet, que je donne la parole. C'est la fin d'un de ses papiers consacré à Sanlucar de Barrameda (l'une de mes querencias andalouses), dont il a fait son port d'attaches (après Bordeaux). Sa comparaison avec Naples et l'esprit napolitain est contestable; mais assez bien vue...
"Si vous ne connaissez pas la Place du Cabildo ou le Bajo de Guia à l'heure où l'on partage les tortillas de camarones, quelque chose manque à votre culture du bonheur. Je n'ai rencontré pareil savoir-vivre, au plein sens du terme, que dans un autre port, celui de Naples. Toutefois l'enjouement m'y a paru un peu surligné; ici on n'est pas moins théâtral, mais la spontanéité l'emporte presque toujours sur le cabotinage. Mon port d'attache, mon havre de paix n'a qu'un inconvénient : plus j'y séjourne et plus je trouve au retour la France maussade et rogue."
Cette remarque est à rapprocher d'une autre, d'une justesse difficilement contestable. Nous la devons à Nicolas Fargues. Il écrit ceci, dans J'étais derrière toi (POL), à propos du regard, soit d'une opposition de caractère entre le Français fielleux et l'Italien bien dans ses baskets :
"Ce que j'ai pu noter aussi, dans cette trattoria, c'est qu'en Italie, les gens se regardent vachement plus ouvertement que chez nous. Si tu ne présentes pas trop mal, si tu fais un peu gaffe à ta mise, on te mate, et c'est assez gratifiant. C'est agréable, ce côté fair-play de gens qui ne mettent aucun orgueil à faire semblant de ne pas t'avoir remarqué, à faire forcément la gueule. Eux, ils matent et ils assument."
Relire ça me donne envie de me barrer à Procida, à Sanlucar, ailleurs, té!..