Hors-champ
Car je l’aime de toutes mes cellules et j’aime chacune des siennes. Je l’aime toute. Entièrement. J’aime son corps, j’aime son esprit, j’aime sa morale, j’aime sa liberté, j’aime sa force de caractère, j’aime lorsqu’elle jouit, j’aime lorsqu’elle éclate de rire, j’aime lorsqu’elle mange du nutella, j’aime quand elle lit avec ses lunettes sur le nez, j'aime sa clairvoyance, j’aime sa voix, j’aime ses yeux et je suis fou de ses regards, j’aime sa sagacité et sa franchise, j’aime son indéfectible rectitude car elle ne s’apparente jamais à la rigidité, j’aime ses seins, j'aime ses reins, j'aime ses mains, j’aime son ventre, j'aime mon manque d'elle, j’aime son sexe, j’aime sa bouche, j'aime lorsqu'elle s'énerve, j'aime sa sauvage beauté, j'aime ses cheveux, j'aime ses ongles, j’aime ses baisers, j’aime ses attentions, j'aime sa nuque, j'aime son indépendance, j'aime son instinct d'ourse, j’aime son inquiétude, j’aime son oubli d’elle-même, j'aime ses bains, j'aime son cou des deux côtés, j’aime son amour, je n'aime pas ce qui l'exaspère, j’aime ses jambes, j’aime sa radicalité et j’aime aussi ses nuances, j'aime ses fesses, j’aime ses grains de beauté et ses abandons dans le sommeil, j’aime lorsqu’elle rote et j’aime ses cadeaux subtils, j’aime son goût pour le thé vert à la menthe et j’aime sa tanière où elle se sent mieux qu'ailleurs, j'aime lorsqu'elle parle après une longue réflexion, j'aime sa sagesse de vieil Indien, j'aime ses froncements de sourcils, j'aime sa fragilité, j’aime ses mots et j’aime son écriture -car elle écrit bien, j'aime son côté chaman, j’aime lorsqu’elle lit près du feu, en silence, et que sa main caresse doucement la mienne, j’aime l’idée de partir avec elle et partir avec elle, j’aime revenir avec elle car nous pensons à repartir ensemble, j’aime caresser ses pieds, les masser sous la table, j'aime qu'elle n'aime pas faire de sport, j'aime qu'elle refuse que j'oriente ses lectures, j’aime ses sourires au téléphone et sa respiration lorsque je lui dis des mots d’amour, j'aime ses désirs, j'aime son gôut pour le sommeil, j’aime mon envie d’elle et j’aime ses silences, j’aime leur langueur et ce qu’ils me disent, j'aime sa détermination, j'aime sa droiture je l'ai déjà écrit, j’aime les synonymes qu’elle n’emploie pas avec le langage pour me dire qu’elle m’aime.
J'aime qu'elle m’envoûte, armée d'une sérénité horizontale; sa doublure. Cette sérénité est un renard dans la nuit, qui rôde et qui revient au creux de nos corps endormis, insouciants, vulnérables et beaux.
J'aime qu'elle m’envoûte, armée d'une sérénité horizontale; sa doublure. Cette sérénité est un renard dans la nuit, qui rôde et qui revient au creux de nos corps endormis, insouciants, vulnérables et beaux.
(peinture de Françine Van Hove en haut à gauche, trois toiles de Pierre Bonnard, et photo de cygnes sauvages)